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Seanan McGuire, Les Enfants Indociles – T1 : Les Portes Perdues

Résumé de l’éditeur

Tome 1 : Les Portes Perdues

Dans l’obscurité de leur chambre, sous leur lit, même derrière une armoire, les enfants descendent le terrier du lapin blanc et réapparaissent… ailleurs. Mais les pays imaginaires n’ont que faire de prodiges fatigués.

Nancy y a fait un tour, puis elle en est revenue. Les choses qu’elle y a vécues l’ont changée à jamais. Les élèves qu’Eleanor West accueille au sein de son école le savent d’ailleurs très bien. Chacun d’entre eux doit se réadapter à ce monde et finit souvent par chercher un moyen de rejoindre le lieu de ses rêveries.

Pourtant, dans cette institution qui existe pour les protéger, une ombre se cache derrière chaque pan de mur. Très vite, les meurtres s’enchaînent. Alors, pour survivre, Nancy et ses nouveaux camarades doivent trouver le coupable.

Éditions Pygmalion

Fiche technique

Titre Les Enfants Indociles – T1 : Les Portes Perdues

Autrice : Seanan McGuire

Édition – Collection : Pygmalion – Imaginaire

Nombre de pages : 208

Date de parution : 01.09.2021

Âge : À partir de 15 ans

Prix : 19.90€

Remarque : J’ai lu ce livre dans le cadre de l’édition 2023 du Challenge Le Mois de la Fantasy.

Mon avis

Après mon excellente lecture du deuxième opus de la trilogie De sang, d’écume et de glace d’Alexiane De Lys, il est temps pour moi de te présenter ma seconde lecture effectuée pour Le Mois de la Fantasy : le T1 de la saga Les Enfants Indociles qui s’intitule Les Portes Perdues.

Un postulat de départ inédit

J’ai beaucoup, beaucoup aimé cette lecture qui avait déjà réussi à me charmer par son principe même. Que deviennent les enfants, les héros et les héroïnes, qui reviennent des mondes magiques que l’on aime tant parcourir dans nos livres ? Comment se passe le retour à la réalité après la grande aventure, alors même que l’on sait désormais que la réalité est toute relative ? Réponse : Pas bien.

C’est pour cela que ces enfants sont envoyés dans un pensionnat spécialisé dans cette situation, tenu par des personnes qui ont tous voyagé à travers les portes… et qui en sont tous revenus. Tout cela dans le but d’aider ces enfants à accepter, à se réadapter, à se décharger – tout en étant bien conscient que ses pensionnaires n’attendent qu’une seule et unique chose : Que leur porte se rouvre pour eux.

Franchement, je trouve ce postulat de départ assez dingue. Pourquoi personne n’avait jamais pensé à faire ça avant Seanan McGuire ? Alors que c’est tellement logique quand on y pense !

Poussons la porte

Mais au-delà de la théorie, l’autrice nous montre que, dans la pratique, elle sait écrire des histoires – et même très bien ! Celle-ci est un récit assez fascinant, glauque, morbide et un peu nébuleux, mais ça me plaît. Parce que c’était le dosage parfait pour donner une ambiance et une saveur uniques aux Portes Perdues. Il y a une vraie signature, quelque chose que je ne saurais pas exactement définir, mais qui était vraiment immersif et agréable. D’autant plus que j’ai été agréablement surprise de constater que l’univers et la situation étaient très réfléchis et développés par l’autrice, qui crée notamment une cartographie/un catalogage complet et complexe des différents types de mondes dans lesquels se rendent les enfants. C’est assez passionnant !

J’ai également aimé le fait qu’il y ait peu de personnages, et qu’ils aient tous des caractéristiques propres, de sorte qu’on les identifie immédiatement et qu’ils prennent tout de suite leur place dans le récit. Pour ce qui est de la série de meurtres qui nous est décrite dans le résumé, je dois avouer que ce mystère m’a aussi tenu en haleine, moi qui suis d’habitude peu friande de ce genre. D’autant plus que l’autrice n’est pas avare lorsqu’il s’agit de répandre de l’hémoglobine (ou toute autre substance provenant du corps humain), je préfère te prévenir. Et même si j’ai fini par deviner l’identité de l’assassin avant la révélation finale, j’ai tout de même été contente de constater que j’avais eu raison. Et puis, ça n’a pas empêché la fin d’être super chouette, se clôturant sur des événements auxquels je ne m’attendais pas.

Derrière la porte

J’ajouterais simplement que j’ai trouvé très judicieux le fait que l’autrice ait opté pour un format court (200 pages) pour son histoire, sans chercher à l’étirer inutilement. Le format de la novella (entre le roman et la nouvelle) était ce qui convenait le mieux au récit. Depuis, je me suis d’ailleurs renseignée, et j’ai appris que la série comporte 8 tomes (pour l’instant), ce qui me réjouit d’avance ! Je lirai donc la suite avec plaisir – certainement pendant la prochaine édition du Pumpkin Autumn Challenge, ou peut-être même avant.

En bref

En bref, Les Portes Perdues, le premier opus de la saga Les Enfants Indociles de Seanan McGuire fut une très bonne lecture dont je salue le postulat de départ inédit jusqu’ici, son ambiance et sa saveur unique, sa complexité, ses personnages incarnés et son côté thriller justement dosé. Fascinant, glauque, morbide, nébuleux et passionnant de la plus merveilleuse des façons !

Ma note

La citation

“Où vous avez trouvé de la crème ?

– Tu avais du lait, moi j’avais la science, répondit Jack. C’est dingue le nombre de préparations culinaires qui peuvent se résumer à cette phrase. La fabrication du fromage, par exemple. La rencontre parfaite entre le lait, la science et un mépris ridicule à l’égard des lois de la nature.

– Quel rapport avec les lois de la nature ?” s’enquit Nancy en s’emparant de l’une des tasses. Une odeur envoûtante s’en élevait. Elle en but une gorgée, et ses yeux s’écarquillèrent. “Ça a un goût de…

– Grenade, je sais, répondait Jack. J’ai préparé le tien avec de la mélasse de grenade. Celui de Christopher contient une pincée de cannelle, celui de Kade de la crème de caramel, piquée dans les réserves secrètes de Mlle Eleanor. Elle ne le remarquera jamais. Elle s’en fait livrer d’Angleterre à la livre, et le prochain arrivage est prévu dans trois jours.

– Qu’est-ce qu’il y a dans le tien ?” s’enquit Nancy.

Jack sourit et brandit son mug pour porter un toast silencieux. “Trois gouttes d’une solution saline chaude et une pincée d’aconit. Pas suffisamment pour que ce soit dangereux – je reste humaine, contrairement à ce qu’Angela semble penser -, mais assez pour lui conférer un parfum de larmes, et lui donner le goût de l’odeur du vent qui balaie la lande au milieu de la nuit. Si je connaissais le goût du son d’un hurlement, j’en mettrais aussi, et ne boirais jamais rien d’autre tant que j’aurais la chance d’être en vie.”

Christopher avala une lampée de cacao, secoua la tête et déclara : “Tu sais, parfois, il m’arrive presque d’oublier à quel point tu peux être flippante ; puis tu nous sors un truc comme ça.”

Seanan McGuire, Les Enfants Indociles – T1 : Les Portes Perdues

Le mot de la fin

Je suis encore une fois ravie de cette découverte faite grâce au Mois de la Fantasy ! Et j’espère de tout cœur qu’il y en aura encore avant la fin du mois !

Il t’arrive de lire des novellas (ou romans courts) ? Tu as lu ou bien entendu parler des Portes Perdues de Seanan McGuire ?

À bientôt pour un nouvel article !

Amandine Stuart

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