Résumé de Perspective(s) de Laurent Binet
Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l’homme à tout faire du duc de Florence, est chargé de l’enquête. Pour l’assister à distance, il se tourne vers le vieux Michel-Ange exilé à Rome.
La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. L’Europe est une poudrière. Cosimo de Médicis doit faire face aux convoitises de cousine Catherine, reine de France, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi. Les couvents de la ville pullulent de nostalgiques de Savonarole tandis qu’à Rome, le pape condamne les nudités de la chapelle Sixtine.
Perspective(s) est un polar historique épistolaire. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chacun des correspondants joue sa carte. Tout le monde est suspect.
Fiche technique
Titre : Perspective(s)
Auteur : Laurent Binet
Éditeur d’origine : Grasset
Nombre de pages : 304
Date de parution : 18.10.2023
Âge : À partir de 15 ans
Formats & Prix : Papier : 21.50€ • Ebook : 14.99€ • Audio : 22.95€ (ou un crédit)
Mon format de lecture : J’ai découvert ce livre dans sa version audio –lue par Françoise Cadol, Nicolas Djermag, Emmanuel Lemire et Marion Trintignant– dans le cadre du Prix Audiolib 2024.
Écouter un extrait :
Mon avis sur Perspective(s) de Laurent Binet
Accroche ta ceinture, on décolle tout de suite pour une chronique pleine de turbulences, au goût acide et salé. En effet, ma dernière lecture en date pour le Prix Audiolib 2024 s’est faite dans la douleur… Et il est temps de t’expliquer pourquoi.
Perspective(s) de Laurent Binet est un roman historique, policier et épistolaire qui prend place dans la Florence de 1557, alors berceau de l’art pictural européen. Autant dire que ce postulat de départ ne trouvait aucun écho dans mes goûts de lecture habituels, je me suis donc lancée dans cette écoute avec quelques appréhensions mais aussi curieuse de faire une nouvelle découverte littéraire qui sort des sentiers battus.
Perspective(s) de Laurent Binet, un roman qui part dans tous les sens
Mais il se trouve que j’ai très vite déchanté. D’abord, le roman s’ouvre sur une liste de présentation des personnages avec leurs noms, fonctions et relations entre eux. Et tout de suite, ce procédé m’a perdue – à cause de sa longueur mais aussi du fait que, l’ayant découvert en audio, elle a défilé trop vite sans que j’aie le temps de m’en imprégner. Tout ce petit monde s’est donc mélangé en un sac de nœuds inextricables.
Et les choses ne se sont pas arrangées au commencement du roman, la galerie de personnages étant décidément trop étendue et leurs noms trop ressemblant les uns des autres. De plus, le format de lecture est loin de m’avoir aidé à y voir plus clair puisque le livre audio est interprété par quatre lecteurices, qui sont loin de faire du mauvais travail mais qui sont fatalement contraints de prêter leurs voix à plusieurs personnages chacun, ce qui fait qu’il était encore plus difficile de distinguer qui était qui.
Et franchement, cet amoncellement de protagonistes est loin de servir l’intrigue qui part dans tous les sens. On se retrouve à suivre (tant bien que mal) beaucoup trop d’intrigues parallèles – qui, certes, finissent pour la plupart par se rejoindre au bout d’un moment, mais qui ont finalement peu d’intérêt (si ce n’est de nous perdre en ayant au passage une certaine visée historico-pédagogique). Enfin, pour le dire simplement, ce roman est un gros bordel. Je l’aurai très vite (et sans aucun regret) abandonné si ma conscience professionnelle ne m’avait pas retenue face au Prix Audiolib.
De plus, je ne voudrais pas trop en dire, mais la finalité de l’enquête sur la révélation de l’identité du tueur a été un gros flop en ce qui me concerne : tout ce que j’en ai pensé fut un tonitruant “tout ça pour ça ?!” qui ne m’a donc pas aidé à améliorer mon avis.
Maintenant, si je veux être totalement objective, je reconnais que le point fort de Perspective(s) de Laurent Binet tient dans la minutie et l’exactitude historique que l’auteur a mises dans son roman. On sent que de nombreuses et longues recherches ont été faites pour coller au plus près de la réalité. J’ai ainsi beaucoup appris sur l’époque – que ce soit sur la politique, la place de la religion, le rôle de l’art et de ses créateurs… et les historiens de la période moderne y trouveront sans aucun doute leur compte.
Mais cela n’a clairement pas suffi à me convaincre sur l’ensemble du roman. Et ce même si je reconnais volontiers que l’écriture de Laurent Binet est loin d’être désagréable (même s’il utilise beaucoup trop de termes et d’expressions contemporains à la période) et que je salue son originalité dans le mélange des genres (qui mêle historique, policier, épistolaire mais aussi théâtre dans certains aspects du style).
En bref
En bref, Perspective(s) de Laurent Binet fut une lecture très décevante que j’ai plusieurs fois envisagé d’abandonner. Le roman se place trop en dehors de mes standards habituels, mais il est surtout le réceptacle de beaucoup trop de personnages aux noms semblables qui se sont confondus dans mon esprit et de trop d’intrigues parallèles mêlées, tout cela ne servant souvent pas l’intrigue principale. Le format de lecture audio ne m’a pas aidé à m’y retrouver, les quatre interprètes devant se partager une multitude de personnages et de voix différentes. La finalité de la résolution ne m’a pas apporté plus de satisfaction et m’a laissée sur un sentiment de “tout ça pour ça”. Je reconnais malgré tout la minutie et l’exactitude historique du roman qui en devient assez pédagogique sur la période, ainsi que les talents d’écriture de l’auteur et la prise de risque et l’originalité dans le mélange des genres.
Ma note
La citation de Perspective(s) de Laurent Binet
Sur les fresques de San Lorenzo, que vous étrillez sans pitié comme s’il s’agissait de quelque étal de boucherie, certes je ne saurais vous contredire car je ne les ai pas encore vues, mais d’après ce que vous m’en avez dit, l’idée n’est pas sans rappeler la Sixtine. Or, quand c’est Michel-Ange qui empilait les corps nus, arrêtez-moi si je me trompe, mais, jusqu’à preuve du contraire, vous trouviez cela merveilleux. Je sais bien que les temps changent, mais vous n’êtes pas obligé de changer avec eux.
Laurent Binet, Perspective(s)
Le mot de la fin
C’est la fin de cette sixième chronique consacrée à l’un des romans de la sélection du Prix Audiolib 2024 ! Si tu n’as pas encore eu l’occasion de les croiser, voici les cinq précédents avis que j’ai déjà publiés :
J’ai aussi terminé, il y a quelques jours à peine, Arpenter la nuit de Leila Mottley et j’ai attaqué depuis Peindre la pluie en couleurs d’Aurélie Tramier. Nous avons donc encore quelques chroniques intéressantes en perspective avant que l’aventure du Prix Audiolib ne se termine, ce qui me réjouit !
Avant de partir, viens me dire en commentaires si tu avais déjà lu ou entendu parler de Perspective(s) de Laurent Binet !
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
0 commentaire