Résumé du Restaurant de l’Amour Retrouvé
Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière.
Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.
Fiche technique
Titre : Le Restaurant de l’Amour Retrouvé
Autrice : Ito Ogawa
Édition : Picquier
Nombre de pages : 256
Date de parution : Septembre 2013
Âge : À partir de 14 ans
Formats & Prix : Grand Format : 19.00€ • Poche : 8.00€ • Ebook : 7.99€ • Audio : 17.95€ (ou un crédit)
Mon avis sur Le Restaurant de l’Amour Retrouvé
Si tu étais déjà là il y a quelques années, alors tu te souviens peut-être que j’ai lu La Papeterie Tsubaki d’Ito Ogawa à l’été 2021. Mais cette lecture n’avait finalement pas été concluante. J’appréhendais donc un peu mes retrouvailles avec l’autrice lorsque j’ai appris que Le Restaurant de l’Amour Retrouvé avait été choisi pour la lecture commune du bookclub Patreon d’Alex Bouquine en Prada.
Et finalement, si cette seconde confrontation fut bien plus agréable que la première, je ne peux pas non plus dire avoir passé un très bon moment de lecture avec Le Restaurant de l’Amour Retrouvé.
Une dégustation mitigée pour Le Restaurant de l’Amour Retrouvé
Le plus gros problème de cette histoire tient (à mon sens) dans les réactions de l’héroïne, pour lesquelles j’ai souvent eu beaucoup de mal à comprendre. Elle est extrêmement passive et spectatrice de sa propre vie – en particulier dans le premier quart du roman, où j’ai plusieurs fois eu envie de la secouer pour obtenir un minimum de réaction de sa part. Certains évènements, annonces ou bouleversements semblent la laisser de marbre, et même pire : elle ne tente rien pour arranger les choses.
De même, certaines thématiques m’ont semblé très survolées alors qu’elles appelaient clairement à un approfondissement, en particulier pour ce qui concerne la relation mère/fille – sujet primordial dans Le Restaurant de l’Amour Retrouvé, mais qui n’est presque pas développé (même si l’autrice se rattrape un peu dans les dernières pages, mais c’est à mon sens trop tard, et les soudaines révélations paraissent alors tomber comme un cheveu sur la soupe).
Je redoutais également ce pour quoi le roman est très critiqué dans la plupart des avis que j’ai pu lire : une scène de maltraitance animale très descriptive. Et en effet, si j’arrive à prendre du recul sur ce genre de passage ultra-violent, je dois dire qu’il m’a tout de même assez choquée – que ce soit parce qu’il semble ne jamais prendre fin ou parce qu’il n’était absolument pas justifié (ou en tout cas que l’explication ne tenait pas debout).
J’ai eu l’impression que l’autrice cherchait à choquer gratuitement et à mettre une certaine violence dans son récit, mais qui contrastait beaucoup trop avec le côté placide des personnages. J’ai d’ailleurs été tout autant marquée par une autre scène, ou l’héroïne fait une découverte un peu particulière dans le frigo (celles et ceux qui l’ont lu comprendront), et qui m’a laissé sans voix d’incompréhension. Ça ne m’a pas empêché de dormir la nuit, mais je comprends aussi totalement que certaines personnes ne l’aient pas supporté.
Mais alors, qu’est-ce qu’il y avait de positif dans cette lecture ? C’est simple : la nourriture. J’ai adoré toutes les descriptions de recettes, de dégustations et de recherches qu’il y a autour quand l’héroïne se creuse la tête pour trouver LE plat qui fera la différence. Ça donne franchement l’eau à la bouche. J’ai d’ailleurs tout autant apprécié faire la rencontre des clients qui vont venir dîner au restaurant, leurs histoires, leurs soucis et leurs espoirs. C’était très doux, cosy, bienveillant et enveloppant. Une vraie réussite pour cette partie, qui constitue heureusement la majorité du roman !
En bref
En bref, Le Restaurant de l’Amour Retrouvé d’Ito Ogawa fut une lecture mitigée – notamment à cause du manque de réactions de l’héroïne, de certaines thématiques trop survolées et de scènes choquantes. Mais j’ai en revanche été particulièrement séduite par tout ce qui touche à la nourriture, que ce soit l’élaboration des recettes ou la rencontre de ceux qui les dégustent. Ce roman donne l’eau à la bouche !
Ma note
La citation du Restaurant de l’Amour Retrouvé
Depuis l’autre jour, je réfléchissais beaucoup au curry que j’allais préparer pour Kuma. J’y pensais tellement que, pendant plusieurs nuits, cela m’avait empêchée de dormir. J’avais eu beau lui demander quel genre de curry il voulait, il se contentait de me répondre d’un ton brusque “Un curry, c’est un curry”, et je n’étais pas plus avancée.
Au début, j’avais pensé essayer de retrouver celui que Siñorita lui préparait.
Mais les souvenirs de Kuma étaient flous, et puis, de toute façon, j’aurais beau faire tout mon possible pour imiter le curry de Siñorita dont il se régalait autrefois, le mien ne serait jamais meilleur. Alors, j’avais décidé de préparer un curry bien à moi. Après avoir hésité, j’avais opté pour un curry à la grenade. C’était de saison. En m’enfonçant dans la forêt, je trouverais encore des grenadiers chargés de fruits.
Le curry à la grenade était une recette que je tenais d’un cuisinier iranien, employé au même restaurant turc que moi. Du fait de la profusion de grenades utilisées, c’est un plat à la belle couleur rubis et à la saveur aigre-douce qui agace délicieusement le palais.
La première fois que j’en ai mangé, alors que je n’y avais jamais mis les pieds, j’ai eu l’impression de voir se déployer devant moi les vastes steppes iraniennes couleur sépia. Quand nous ouvririons notre restaurant, avec mon amoureux, nous avions décidé que ce plat figurerait impérativement à la carte, nous le ferions découvrir aux Japonais, c’était un curry réellement mémorable.
Ito Ogawa, Le Restaurant de l’Amour Retrouvé
Le mot de la fin
J’ai envie de clore cet article en te présentant deux romans de littérature japonaise que j’ai beaucoup appréciés et que je te recommande donc chaudement :
Sinon, je peux déjà te dire que la prochaine lecture commune au programme du bookclub d’Alex Bouquine en Prada m’enchante déjà beaucoup plus que celle-ci. Il s’agit de Tress de la Mer Émeraude de Brandon Sanderson, un livre dont j’ai entendu beaucoup de bien et un auteur très plébiscité auquel j’ai hâte de me confronter pour la première fois !
D’ici là, je te souhaite un bon vendredi ainsi que d’excellentes lectures !
Avant de partir, viens me dire en commentaires si toi aussi tu as du mal à comprendre toute la hype qu’il y a autour du Restaurant de l’Amour Retrouvé d’Ito Ogawa !
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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