Résumé de Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Tout commence en Espagne. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu’elle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, une femme accouche d’une fille qu’elle abandonne aux sœurs d’un couvent. Les deux orphelins connaissent la misère et Franco mais se rencontrent, se marient, partent à Paris. La Galicienne devient femme de ménage, le Basque gardien du théâtre de la Michodière. Ils auront un enfant, Maria. C’est notre narratrice.
À vingt-sept ans, celle-ci croyait s’être arrachée à ses origines : la loge de ses parents, la violence de Julian et les silences de Victoria. Mais un tirage de tarot va renverser son existence et l’obliger à replonger dans le passé des siens. Pour comprendre de qui elle est la fille, elle devra enquêter et revenir là où tout a débuté, à Bilbao, où naissent les secrets.
Étourdissant de style, d’énergie et de vie, ce premier roman mené tambour battant nous embarque instantanément. Avec maestria, Maria Larrea y recompose pièce à pièce le visage de sa famille et le puzzle de sa mémoire. On court et rit et pleure ensemble. Une écrivaine est née.
Fiche technique
Titre : Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Autrice : Maria Larrea
Éditeur d’origine : Grasset
Nombre de pages : 224
Date de parution : 17.08.2022
Âge : À partir de 16 ans
Prix : 20.00€
Récompenses : Prix du Roman France Télévision 2023, Prix du Premier Roman 2022, Prix des Inrockuptibles (catégorie “Premier Roman”).
Mon format de lecture : J’ai découvert ce livre dans sa version audio, lue par l’autrice, dans le cadre du Prix Audiolib 2024.
Écouter un extrait :
Mon avis sur Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Après Le Soldat Désaccordé de Gilles Marchand, j’ai poursuivi ma découverte de la sélection du Prix Audiolib 2024 avec Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea.
Et je dois avouer avoir été beaucoup moins emballée par cette deuxième écoute.
Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent est un roman autofictionnel et social où l’autrice nous raconte la vie de ses parents. Julian et Victoria, deux Espagnols abandonnés à la naissance, élevés dans des établissements religieux, émigreront plus tard à Paris pour vivre dans une loge de concierge. Alors que l’une s’épuise à la tâche, l’autre s’enfonce dans l’alcoolisme. Là-bas, ils vont élever Maria, une petite fille chérie et aimée mais qui se sentira toujours mal dans sa peau, tout en ayant le désir de s’élever socialement pour sortir de la condition parentale. En arrière-plan, nous avons Bilbao, la ville où tout a commencé et où la famille retourne à chaque vacances estivales. Là où, aussi, Maria mènera un jour une enquête en dents de scie pour tenter de percer à jour les secrets de ses origines et de sa naissance.
Un flop pour Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Dans l’idée, pourquoi pas. Mais dans les faits, de trop nombreuses choses m’ont dérangé dans cette lecture – la principale étant le style de l’autrice. Je l’ai trouvé très familier, souvent vulgaire et dégageant une impression d’exagération, comme si le ton et les formules employés étaient forcés. Je peux entendre que cela ait été fait dans le but de coller à la condition sociale qui nous est dépeinte… Mais ça n’a clairement pas fonctionné avec moi.
D’autant que le style en lui-même avait vraiment quelque chose de déroutant. D’abord parce que je trouve très étrange la manière dont les phrases sont formées, mais aussi notamment à cause d’un défaut de ponctuation qui m’a beaucoup perturbée lors de mon écoute – soit parce que l’autrice (qui est aussi la narratrice du livre audio) n’arrivait pas à régler sa respiration sur le texte, soit parce que cela vient de l’écriture en elle-même.
Paradoxalement, je ne pourrai pas dire que Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent est un mauvais roman. Celui-ci est ponctué de phrases et d’images chocs qui ne peuvent que nous marquer, agrémentées de beaucoup de mots et expression en espagnol qui m’ont beaucoup plu. Et puis, il y a surtout le destin de cette famille de trois qui est si tragique que ça peut parfois sembler absurde.
Même si je ne me suis attachée à aucun personnage (ni de près, ni de loin), j’ai été comme entraînée dans cette fresque familiale. Et par-dessus tout, je voulais savoir si Maria réussirait finalement à déterrer les réponses à ses questions. Mais il n’empêche que même si j’aurai adoré me sentir concerné par cette histoire et ses thématiques terriblement lourdes et importantes, je ne me suis absolument pas sentie concernée par cette lecture qui m’est totalement passée au-dessus.
Et au fond, peut-être que cela vient aussi du fait que j’ai eu l’impression de lire un roman formaté, qui devait coller aux standards de la littérature blanche d’aujourd’hui : autofiction, roman social, quête d’identité, écriture verbale et acide… Toutes les cases sont cochées. Ce qui m’a donné une impression de déjà vu, qui est vite devenue lassante.
En bref
En bref, Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea est roman qui n’est pas parvenu à me convaincre. Entre son style d’écriture beaucoup trop brut et bancal et ses personnages auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher, cette lecture m’est totalement passée au-dessus. Et pourtant, j’aurai tellement aimé me sentir concerné par cette histoire et ses thématiques graves… Mais ça ne peut pas fonctionner à tous les coups.
Ma note
La citation de Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Le coup de corne du mari sera une fois de plus stérile. Autour d’eux, leurs amis font des enfants, deux, trois. Pour l’Espagnol modeste en temps de dictature, l’enfantement est la seule valeur, le produit intérieur brut. Mais Victoria et Julian restent pauvres.
Maria Larrea, Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent
Le mot de la fin
C’est la fin de cette seconde chronique consacrée à l’un des romans de la sélection du Prix Audiolib 2024. Pour le coup, il est plutôt clair que celui-ci ne sera pas très haut dans mon classement… Mais je peux déjà te dire que je suis en train de terminer une troisième écoute pour le Prix, qui s’annonce déjà beaucoup plus engageante ! J’ai hâte de pouvoir t’en parler !
Avant de partir, viens me dire en commentaires si tu avais déjà lu ou entendu parler des Gens de Bilbao naissent où ils veulent !
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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