Résumé de Au plus profond de la forêt
À Solclair, les humains et les Fæs coexistent. Là, au plus profond de la forêt, celui qui cherche bien peut trouver un cercueil de verre. À l’intérieur, un garçon doté de cornes et d’oreilles aussi pointues que des couteaux, est assoupi depuis des générations. Hazel et Ben, frère et sœur, étaient tous les deux amoureux de lui quand ils étaient enfants. Mais le jour où le garçon fæ se réveille enfin pour sortir de sa prison de verre, le monde bascule. Petite fille, Hazel aimait prétendre être une chevaleresse, brandissant son épée et réparant les torts. Mais ces jeux d’enfant seront-ils suffisants pour échapper aux trahisons et sauver Solclair du danger qui menace ?
Fiche technique
Titre : Au plus profond de la forêt
Autrice : Holly Black
Édition – Collection : Rageot – Imaginaire, Grand Format
Nombre de pages : 432
Date de parution : 14.02.2024
Âge : À partir de 15 ans
Formats & Prix : Papier : 25.90€ • Ebook : 14.99€
Remarque : Je remercie vivement et chaleureusement les Éditions Rageot ainsi que Netgalley pour l’envoi de cet ebook. Je précise toutefois que mon avis n’en sera pas moins transparent, honnête et sincère.
Mon avis sur Au plus profond de la forêt
Après L’Héritier Trahi en novembre, les éditions Rageot ont tout récemment publié un nouveau roman de Holly Black – qui est une de mes autrices de référence depuis que j’ai découvert Le Prince Cruel et l’univers du Peuple de l’air il y a 4 ans.
Au plus profond de la forêt est un one-shot qui (même s’il est paru après) a été écrit avant la saga du Prince Cruel. À la différence des autres romans qui se situent dans l’univers, Holly Black place cette fois-ci son histoire du côté des humains qui subissent les affres du Peuple.
Un récit à la frontière de Terrafæ
Nous sommes à Solclair, une petite ville située à la frontière de Terrafæ, là où règne le roi des Aulnes dont la cour est constituée de fæs solitaires et en exil. Solclair a appris à vivre près de ses voisins en respectant quelques règles qui garantissent la (relative) sécurité des habitants, qui s’accommodent plutôt bien des excentricités des environs… Comme, par exemple, du garçon cornu qui repose dans un cercueil de verre inviolable depuis des générations – et constitue d’ailleurs la principale attraction touristique de la ville.
C’est dans ce climat que vivent Ben et Hazel, un frère et une sœur qui ont grandi livrés à eux-même et dont les jeux préférés étaient de s’inventer des histoires et de parcourir la forêt à la recherche de monstres à pourfendre. Mais ça, c’était avant. Avant qu’ils entrent au lycée et qu’une frontière invisible créée par de trop nombreux non-dits ne les sépare. Jusqu’au jour où le fragile équilibre entre les fæs et les humains vole en éclats.
Un début très opaque
Comme tous les romans de Holly Black, j’ai aimé Au plus profond de la forêt – et ce malgré un début très brouillon et flottant, qui manque de clarté dans la direction donnée à l’histoire. Mais il suffit de passer ce premier quart pour être embarqué dans ce roman.
J’ai été assez impressionnée par les dualités qu’Holly Black réussit à créer et à lier : les personnages vont au lycée, mais n’hésitent pas à aller se confronter aux faes après les cours. Et même si ces deux univers peuvent paraître très hétérogènes, ils deviennent en réalité assez naturels dans le quotidien de Ben et Hazel.
L’amour au premier plan dans Au plus profond de la forêt
Holly Black se sert d’ailleurs de ces deux personnages pour développer la thématique des relations fraternelles, qu’elle traite avec beaucoup de justesse et l’ambiguïté qu’elle mérite. Le lien entre Ben et Hazel est beau et complexe, un amour que j’ai adoré découvrir.
Et au fond, je crois que l’amour est l’un des axes principaux d’Au plus profond de la forêt. Que ce soit dans les deux romances que l’on voit naître – et que j’ai trouvé absolument parfaites, qui m’ont fait fondre comme pas possible – ou bien dans l’amour parental qui s’exprime dans les différentes familles que nous suivons, Holly Black manie son sujet avec brio. Tout cela dans un style et une plume envoûtants, comme d’habitude – bien que j’aie ressenti que ceux-ci étaient un peu moins aboutis que dans Le Prince Cruel, ce qui est finalement plutôt logique.
Un univers toujours aussi tranchant et une fin décadente
Mais ne va pas croire que cette lecture est remplie de chamallows, de paillettes et d’arc-en-ciel. Parce que nous sommes tout de même chez (ou du moins à côté) des fæs. Au plus profond de la forêt contient donc son lot de cruauté, de scènes creepy, de passagers épiques, de malédictions, de messages à déchiffrer et de double-langage desquels il faut se méfier. En somme, les ingrédients de la recette de l’univers du Peuple de l’air sont tous là, même s’ils ne sont pas tout à fait mélangés de la même façon. On retrouve même quelques petites références au Prince Cruel, ce qui n’a franchement pas été pour me déplaire.
Et que dire de cette fin au rythme décadent ? Parce que si toute la première partie du livre souffre d’un véritable manque de clarté, le dernier quart fait au contraire preuve d’une redoutable efficacité scénaristique. Les éléments s’enchaînent sans répit, nous plongeant dans une frénésie de lecture dont il est difficile de se défaire. On termine donc le roman sur les chapeaux de roues, dans un équilibre parfait entre action et conclusion.
Je ne veux pas trop entrer dans les détails, parce que je crois qu’Au plus profond de la forêt est un roman qui doit se découvrir au fur et à mesure de l’intrigue, en se laissant prendre au jeu et surprendre par les révélations au détour des pages. Mais fais-moi confiance : si tu as aimé la saga du Prince Cruel, ce roman ne pourra que te séduire !
En bref
En bref, Au plus profond de la forêt de Holly Black est un one-shot qui s’inscrit dans la lignée de l’univers du Peuple de l’air. Malgré un début très brouillon et flottant qui manque de clarté, l’histoire devient vite addictive et immersive. On s’attache à ce frère et cette sœur qui vont au lycée avant de partir à l’aventure se confronter aux fæs. Mais l’un des aspects que j’ai préféré est sans aucun doute les deux romances qui se développent et qui m’ont totalement fait fondre. Tout cela accompagné de scènes qui contiennent leur lot de cruauté et de malédictions propres au monde des fæs, qui font tout le charme et l’envoûtement de l’univers, ce dernier se révélant d’autant plus dans cette fin épique et efficace qui ne nous laisse aucun répit. Un roman incontournable si tu as aimé la saga du Prince Cruel !
Ma note
La citation de Au plus profond de la forêt
Le cœur d’Hazel s’affola. Elle n’était pas sûre d’avoir bien entendu. Ils ne pouvaient pas être en train de dire ce qu’ils disaient. Impossible. Lentement, elle se rapprocha du groupe avec l’impression de se mouvoir dans quelque chose de plus solide que l’air. Ben, avec ses longues jambes, la dépassa et se mêla à la foule.
Un instant plus tard, il jeta un coup d’œil à sa sœur, les yeux brillants. Elle n’avait pas besoin de l’entendre, mais il le dit quand même. Il l’attrapa par l’épaule et lui chuchota à l’oreille, comme s’il lui confiait un secret, et même si le sujet était sur toutes les lèvres.
– Il est réveillé, déclara-t-il tout bas, avec intensité. Le garçon cornu – le prince. Il est libre. Lâché dans la nature. Il pourrait être n’importe où. On doit le retrouver avant les autres.
– Je ne sais pas trop… Ça fait un moment qu’on a raccroché.
– Ce sera comme au bon vieux temps, insista Ben avec un sourire.
Hazel n’avait pas vu son regard briller ainsi depuis des années.
– L’as de la gâchette solitaire va enfin sortir de sa retraite pour une ultime bataille, son fidèle acolyte à ses côtés, poursuivit-il. Et tu sais pourquoi ?
– Parce qu’il est notre prince, répondit-elle.
Cette vérité s’imposa à elle. Ben et Hazel étaient censés voler à son secours. Elle était censée le sauver. Et peut-être que cela leur permettrait de vivre une dernière aventure.
– Parce qu’il est notre prince, confirma son frère, de la même manière que quelqu’un d’autre aurait pu répondre “Amen” à une prière familière.
Holly Black, Au plus profond de la forêt
Le mot de la fin
Je ne pouvais pas laisser passer une semaine de plus sans te parler de cette très bonne lecture, qui fut un évènement parce qu’elle a marqué le retour en fanfare de Holly Black dans ma bibliothèque, et qui a marqué le lancement de mes lectures du mois de mars.
Maintenant, si tu veux prolonger le plaisir et connaître mes avis détaillés sur tous les livres de l’univers du Peuple de l’air qui sont sortis jusqu’à présent :
En attendant de te retrouver là-bas, je te souhaite de très belles lectures !
Mais avant de partir, viens me dire en commentaires si tu es, comme moi, fan de la série du Prince Cruel et si tu as l’intention de lire Au plus profond de la forêt !
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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