Précédemment dans la série…
Résumé de l’éditeur
Tome 3 : La Reine sans Royaume
Le pouvoir est plus facile à conquérir qu’à conserver, Jude l’a appris à ses dépens. Après être devenue reine de Terrafæ, elle a été brutalement exilée dans le monde des mortels par le roi maléfique Cardan. Reine sans royaume, elle attend son heure. Quand sa sœur jumelle vient lui demander de l’aide, Jude saisit l’opportunité de regagner Terrafæ même si elle doit affronter Cardan, qu’elle aime malgré sa trahison. Mais à son retour, elle découvre que le trône est menacé et elle se retrouve au cœur d’une sanglante lutte de pouvoir. Alliés, ennemis, elle devra faire des choix et, quand une puissante malédiction se réveille, choisir entre son ambition et son humanité…
Fiche technique
Titre : Le Peuple de l’air – T3 : La Reine sans Royaume
Autrice : Holly Black
Édition : Rageot
Nombre de pages : 448
Date de parution : 23.03.2022
Âge : À partir de 16 ans
Prix : 19.00€
Mon avis
Après le cliffhanger de folie sur lequel s’est clôturé Le Roi Maléfique il y a bientôt un an, je ne pouvais pas faire autrement que de me jeter directement sur la suite le 23 mars dernier : La Reine sans Royaume dont nous allons parler aujourd’hui.
Alerte coup de cœur !
Je ne vais pas tourner autour du pot pendant mille ans en essayant de créer un suspense insoutenable (surtout que tu as dû voir dans quelle catégorie se trouve cet article) en te disant tout de suite que j’ai adoré cette lecture qui fût un vrai coup de cœur qui clos magnifiquement cette trilogie du Peuple de l’air. Ce troisième tome ne fait pas exception aux deux premiers en nous offrant toute une série de rebondissements, de complots politiques, de stratégies à n’en plus finir, et son lot de trahisons et de combats.
Une introduction surprenante
Pourtant, ça semblait mal parti dans le début du tome qui prend place quelques mois après les événements qui ont clôturé le T2.
En effet, Jude est toujours exilé au Royaume des Mortels avec interdiction de remettre les pieds à Terrafae et semble dépérir doucement face à cette situation, bien qu’elle tente de faire face et de s’investir dans cette nouvelle vie en exécutant quelques larcins pour le peu de faes résidant dans le monde des mortels et en entraînant Chêne, son petit frère, aux responsabilités qui l’attendront dans le futur. Et comme on peut s’en douter, un événement va venir encore une fois transformer cette situation. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce que cette première partie du roman (chez les mortels) prenne autant de place dans l’histoire. C’est quelque chose qui m’a surpris, et même un peu inquiétée, alors que je ne voyais pas les autres personnages importants entrer dans la danse et Jude doucement en train de perdre de sa superbe.
Attention, le personnage ne change pas non plus de façon trop radicale, elle est toujours aussi intelligente et déterminée. J’ai simplement trouvé qu’il émanait d’elle une sensation de fragilité qui n’était pas présente dans les tomes précédents, et en particulier dans le dernier. Jude dégage ainsi cette impression d’être bien plus sans défense dans le royaume des mortels qu’elle ne l’était à Terrafae (ce qui est très paradoxal quand on y pense) et c’est ce qui m’a encore une fois assez déstabilisée en entrant dans La Reine dans Royaume – en sachant toutefois qu’un événement déclencheur allait bien finir par arriver et par rebattre toutes les cartes.
C’est ce qui finit bien sûr par arriver en marquant le retour de Jude à Terrafae, bien que je ne te dirais pas comment. C’est à partir de là que j’ai commencé à retrouver mes repères puisque l’on retrouve tout ce que l’on aimait tant dans les tomes précédents, que ce soit l’environnement, les personnages, les intrigues politiques ou plus généralement l’ambiance même qui fait toute cette trilogie. Nous sommes ainsi repropulsés en même temps que Jude dans la suite des événements ayant clôturé le T2, alors que Madoc s’est rallié la moitié de l’armée du Roi pour tenter de s’emparer du trône.
Les points forts
Comme je l’ai dit, j’ai adoré ce T3 – et ce pour tout un tas de raisons. La première étant l’évolution qu’ont vécue tous les personnages de cette histoire depuis le premier tome, que ce soit Jude, Cardan, Taryn ou tous les autres, ils parviennent tous à s’affirmer et à devenir eux-mêmes – même si cela leur coûte parfois beaucoup. La deuxième constitue bien sûr dans la politique de cette histoire et tous ses complots et ses intrigues, qui ont toujours été une partie intégrante du Peuple de l’air, mais qui s’affirme encore plus ici avec cette guerre, cette rébellion imminente qui ne fait que grandir et devenir le point central de La Reine sans Royaume.
Au fond, j’ai trouvé que ce tome arrivait parfaitement à mêler l’intrigue politique aux considérations plus personnelles auxquelles ont à faire face les personnages. Parce que c’est bien beau de faire la guerre mais Cardan et Jude ont tout de même pas mal de problèmes à régler ! Les deux parties étaient donc parfaitement dosées et aucune ne prenait le pas sur l’autre.
Cela s’est particulièrement révélé au moment du climax de l’histoire. Je ne peux malheureusement pas t’en dire beaucoup plus, mais sache que j’ai trouvé que l’autrice traitait et abordait les choses de manière très juste et réaliste, les réactions de chacun collant bien à leur caractère, et encore une fois à tout le chemin parcouru depuis Le Prince Cruel. Après, je ne dirais pas que je remercie l’autrice pour ce retournement de situation, puisque, comme à chaque fois avec elle, elle a parfaitement su me surprendre au point où j’en ai une nouvelle fois oublié de respirer tellement j’étais sous le choc. Autant dire qu’à partir de ce moment, je ne pouvais plus lâcher mon livre ni arrêter de tourner les pages, je devais absolument connaître la suite… qui arrive très rapidement.
Une fin mitigée
C’est d’ailleurs le seul reproche que je ferai à La Reine sans Royaume : sa brièveté. Pour moi ce tome aurait dû être plus long et développer plus de points, notamment à la toute fin, lors des révélations, du dénouement et de l’épilogue. J’ai vraiment trouvé qu’il manquait un petit quelque chose. Mais peut-être que je ne suis pas très objective et que je ne voulais tout simplement pas terminer la trilogie et dire au revoir aux personnages. En tout cas, cela ne retire rien à mon amour pour La Reine sans Royaume et la trilogie du Peuple de l’air en général, bien que ce tome ne soit pas mon préféré des trois (ce rôle est réservé au Roi Maléfique) et bien que le dénouement de fin m’est paru un petit peu trop simple et facile par certains aspects. Mais je développerais ça un peu plus bas dans la partie spoiler.
En bref
En bref, j’ai adoré me plonger dans la suite et fin du Peuple de l’air avec La Reine sans Royaume qui fût un véritable coup de cœur, autant pour ses personnages et leurs évolutions comme pour l’intrigue politique et les retournements de situation qui parviennent toujours autant à me surprendre et qui me régalent de plus en plus. Le talent et la plume d’Holly Black, à la fois enivrante et venimeuse, ne cesseront jamais de m’émerveiller. J’espère sincèrement que d’autres de ses œuvres seront traduites en français, mais je n’en doute pas vu le succès retentissant du Peuple de l’air qui restera à coup sûr une référence de la Fantasy Young Adult ! À découvrir d’urgence si ce n’est pas encore fait !
Ce que je veux ajouter : Spoiler !
Cette partie, c’est mon moyen de discuter d’éléments avec toi sans pour autant que certains lecteurs soient spoilés par inadvertance. Alors je t’explique comment ça va se passer : je vais écrire en blanc sur blanc entre deux flèches, comme ça si tu veux lire tu n’auras qu’à sélectionner le texte pour qu’il apparaisse blanc sur noir, et, comme ça, il n’y a aucun risque pour les lecteurs innocents qui passent par-là !
Donc : Tu ne dois lire cette partie QUE si tu as déjà lu et terminé La Reine sans Royaume !
➡Comme je le disais tout à l’heure, j’ai trouvé qu’il y avait quelques facilités dans les événements du dénouement, la plus importante se trouvant certainement dans le fait que Madoc soit simplement exilé de Terrafae et accepte sa sentence sans broncher. Selon moi, la haute trahison de Madoc aurait mérité un châtiment beaucoup plus grave, surtout quand on voit le sort qu’ont récolté d’autres personnages de la série pour des faits moins importants. Pour le dire clairement, Madoc aurait dû mourir. J’ai aussi du mal à comprendre la situation autour du Fantôme, qui après avoir trahi Jude dans le tome 2 (et toutes les conséquences que cela a entraînées) se retrouve gracié sans plus de cérémonie. Tout cela aurait à mon sens mérité un peu plus d’explications, d’où ma remarque sur la trop grande brièveté du tome.
Mais je le dis et je le répète : cela ne détériore en rien mon amour pour cette trilogie, en particulier lorsque l’on voit le tour de force qu’a réussie Holly Black avec le passage du serpent. Je ne développerai pas beaucoup plus parce que je crois que ça se passe de commentaire, je redirai simplement que j’ai adoré cette partie du début jusqu’à la fin, que ce soit dans les retournements de situation qu’elle a engendrés ou dans les réactions de Jude qui m’ont paru empreintes d’une vérité et d’une mise à nue dont le personnage nous a offert peu d’exemples depuis le début de la série.⬅
Je ne sais pas ce que tu penses de tout ça, mais en tout cas je t’invite à venir en parler en commentaire pour échanger nos impressions !
Ma note
La citation
– Tu as de la chance de ne pas avoir reçu un coup de couteau !
Je parle d’une voix plus rude que je le voudrais, la colère prenant le dessus sur la terreur.
– Je lui avais dit de se méfier, se défend le Cafard.
J’entends un bruit sec. De la lumière jaillit d’une petite lanterne, éclairant un visage de gobelin aux traits irréguliers. Le Cafard. Il sourit.
– Et tu crois qu’il m’aurait écouté ? Je lui en aurais volontiers donné l’ordre s’il n’y avait pas eu ce menu détail : il est le Grand Roi.
– C’est Cardan qui t’envoie ?
– Pas exactement, répond le Cafard en déplaçant la lanterne pour que je voie son compagnon – celui que je viens de frapper.
Le Grand Roi de Domelfe est là, vêtu de laine marron ordinaire, drapé d’une cape si foncée qu’elle semble absorber la lumière, une lame en forme de feuille glissée dans un fourreau à sa hanche. Il ne porte ni couronne, ni bagues, ni peinture dorée pour rehausser ses pommettes. Il a tout de l’espion de la cour des Ombres, jusqu’au sourire sournois qui étire un coin de sa jolie bouche.
À la fois stupéfaite et incrédule, je m’emporte :
– Tu ne devrais pas être ici !
– C’est aussi ce que je lui ai dit, renchérit le Cafard. Je t’assure, je préférais quand c’était toi qui commandais. Les Grands Rois ne devraient pas se balader comme de vulgaires voyous.
– Et comme un voyou distingué, ça irait ? demande Cardan en riant.
HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T3 : La Reine sans Royaume
Le mot de la fin
I’m back ! Enfin ! Et avec un coup de cœur en plus !
Toi aussi, tu es fan de cette série ?
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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