Résumé de l’éditeur

Jude a 17 ans et vit à la Haute Cour de Domelfe dans le royaume de Terrafæ. Enlevée au monde des mortels lorsqu’elle n’était qu’une enfant et élevée avec ses sœurs parmi les puissants, elle a appris à se protéger des sortilèges et à se battre à l’épée. Pourtant, elle subit jour après jour les moqueries et les insultes. Car elle n’est qu’une humaine, vouée à la mort, dans un monde où règnent les Fæs, créatures sublimes, immortelles… et cruelles. 

Personne ne la hait plus que le Prince Cardan. Le plus jeune des héritiers de la couronne semble décidé à lui nuire. Jusqu’à la tuer ? Mais Jude, elle, est prête à tout pour gagner sa place à la cour et reprendre le pouvoir sur sa vie. 

Rageot

Fiche technique

Titre Le Peuple de l’air – T.01 : Le Prince cruel

Autrice : Holly Black

Édition – Collection : Rageot – Grand Format

Nombre de page : 480

Date de parution : 02.09.2020

Âge : À partir de 15 ans

Prix : 18.90€

Mon avis

Oui, je sais. Je sais que tu as vu ce livre passer absolument partout et que tu commences à en avoir marre que l’on te rabâche les oreilles avec cette lecture. Mais que veux-tu, je suis une fille influençable… Donc j’ai lu Le Prince cruel il n’y a pas si longtemps, mi-décembre, et maintenant, après avoir vécu ça, je ne peux pas ne pas t’en parler. Ce serait contraire au code du bon blogueur littéraire.

En général

Mettons tout de suite les choses à plat : Le Prince cruel fut un quasi-coup-de-coeur, une excellentissime histoire qui ne me laisse pas tranquille depuis que je l’ai fermé.

Pour moi, l’une des grandes forces de ce livre est l’écriture d’Holly Black qui est parvenue dès le prologue à me happer et à faire en sorte que je sois incapable de lâcher son roman avant d’en avoir lu le dernier mot. Et effectivement, j’ai eu ma liseuse greffée à ma main durant tout ce temps. Je peux donc te dire que niveau addictivité, on est vraiment bien placé (au premier rang, même). Le style est marqué par des phrases courtes et incisives, qui m’ont plusieurs fois donné des frissons et coups au cœur. L’autrice arrive aussi à parfaitement mêler réflexions introspectives et actions pures, que ce soit orales ou physiques.

Parce que si ce n’est pas la première fois que tu entends parler de cette histoire, tu ne seras certainement pas surpris si je te dis que les dialogues et répliques des personnages sont magnifiques. Je crois que c’est la partie de l’écriture que j’ai préférée : je me frottais les mains dès qu’un échange piquant se profilait (un peu comme dans Lux de Jennifer L. Armentrout).

Tu l’as peut-être vu, j’ai notamment classé Le Prince cruel dans la catégorie « fantasy ». En effet, comme tu as dû t’en rendre compte en lisant le résumé, le récit n’évolue pas dans notre monde moderne mais dans un univers parallèle au nôtre. Je tenais à l’évoquer rapidement parce que je salue son originalité : ce n’est pas tous les jours que tu croises des personnages au « nez en forme de panais » ou à la peau verte. Holly Black évoque au cours du récit de nombreuses créatures mythologiques dont je n’avais jamais entendu parler. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle nous donne plus d’explications sur le physique de ces personnages.

Ça ne m’a pas vraiment posé de problèmes sur le coup, bien que je m’interrogeais tout de même sur ce manque… C’est pourquoi j’ai trouvé la note de l’éditeur, à la toute fin du livre, parfaitement bienvenue. Et voici ce qu’elle explique : « Holly Black reprend nombre d’éléments du folklore anglo-saxon, qu’elle réinterprète en leur donnant une nouvelle réalité. » Ainsi, on comprend mieux que nous n’avons tout simplement pas été éduqués avec ces modèles, et que c’est par conséquent normal que nous, lecteurs français, ne les maîtrisions pas. C’est pourquoi je te conseillerais de te référer à cette note de l’éditeur si tu décides de te lancer dans la lecture du Prince cruel.

Passons maintenant au reproche qui a beaucoup été fait à ce roman : une hétérogénéité entre les deux parties de l’histoire. Je m’explique. À la lecture, on remarque une grande différence entre la première et la deuxième partie du roman, celle-ci débutant lors d’un évènement bien précis, qui nous marque par son rebondissement et sa violence. Avant ce fameux évènement, nous évoluons dans un récit assez jeunesse et relativement tranquille (dans une moindre mesure). En effet, beaucoup ont résumé cette première partie à « des chamailleries de cour de récré », ce qui, en un sens, n’est pas faux.

Mais, même si je suis assez en accord avec cette idée, je la nuancerai en ajoutant que dans cette première moitié de tome, ce ne sont pas seulement des préoccupations d’ados malmenés. C’est aussi et surtout une introduction qui permet de placer les pions et de nous faire comprendre les enjeux qui prendront une place primordiale dans la seconde partie du roman. Cette seconde partie est d’ailleurs assez incroyable, remplie d’actions et d’évolutions. (Ce qui ne veut absolument pas dire qu’il ne se passe rien avant, loin de là !) Je comprends donc cette réticence et je la partage en partie. C’est d’ailleurs pour ça que Le Prince cruel n’a pas été un franc coup de cœur.

J’ai aussi beaucoup entendu dire que Le Prince cruel était une romance. Mais, à mon sens, ceux qui s’attendront à lire une histoire d’amour seront déçus. Ce serait dommage de se focaliser uniquement sur ce point qui est loin d’être le thème principal du roman. Bien sûr, il y a une « relation » entre les deux personnages principaux, mais je le répète : ce n’est pas une histoire d’amour ! Je dirais plutôt qu’ils sont obligés de plus ou moins se supporter (plutôt moins que plus d’ailleurs), et d’éventuellement, peut-être, collaborer contraints et forcés. Évidemment, j’ai adoré cette relation d’une ambiguïté assez jouissive, et les petites ouvertures que l’on pouvait entrapercevoir m’ont toujours données des palpitations et fait apparaître un immense sourire idiot sur le visage.

En tout cas j’espère qu’il est bien clair pour toi que la « romance » (avec d’énormes guillemets) n’est qu’un sujet minime dans cette histoire. Parce que, selon moi, Le Prince cruel est bien plus un récit d’intrigues de cour et de complots politiques qu’autre chose. (Un peu à la manière du Prince captif de C.S. Pacat.) Bien qu’il traite aussi d’autres notions primordiales comme : la famille, l’acceptation, le racisme, le pouvoir, l’entre-soi, …

Je n’oublie pas de parler de ceux sans qui ce roman n’existerait pas, je veux bien sûr parler des personnages ! Ah, ces personnages ! Je les ai déjà évoqués précédemment, mais je ne peux pas en rester là. Il faut que tu comprennes l’importance qu’ils ont pour moi (et pour ce récit en général).

Jude est une jeune fille toute en contradictions. Je ne peux pas dire que j’ai toujours été en phase avec sa façon de voir les choses et d’agir, mais il est vrai que ses idées se défendaient. Elle est courageuse et est assez (voire très) bornée, ce qui fait d’elle un personnage caractériel. Il en faut toujours. Elle a dû se forger une carapace et trouver des moyens de se défendre pour prouver qu’elle avait sa place là où personne ne l’acceptait. C’est un rôle peu enviable pour une petite fille, et je pense que c’est ce qui fait qu’aujourd’hui elle ait des difficultés à voir au-delà des apparences (en particulier quand des sujets la touchent de trop près, de manière trop intime). Ce n’est pas mon personnage préféré mais je ne la déteste pas non plus. Je l’apprécie, même si ce n’est pas l’amour fou.

Cardan est, lui aussi, loin d’être le Père Noël. Et même si j’ai eu beaucoup de mal à le cerner pendant un certain temps, je crois que j’ai réussi (en gros). Ce que je vais dire va peut-être paraître incompréhensible pour certains, mais je crois bien que c’est le personnage que j’ai le plus apprécié de toute cette histoire. Il est dur, violent et cruel, mais il y a quelque chose que je n’arrive pas à définir qui me plait beaucoup chez lui. En fait, je crois que Cardan nous réserve beaucoup de surprises (bonnes ou mauvaises, telle est la question). Mais quoi qu’il en soit, il me tarde VRAIMENT de les découvrir. Et je mettrai ma main au feu pour dire que ça va envoyer du pâté !

Enfin, pour ce qui est des personnages secondaires, je vais aller assez vite, et ce pour une raison simple : j’ai beau chercher, je ne crois pas en avoir apprécié un seul. C’est fou, je sais. Mais bon… Je te laisse aller les découvrir pour que tu puisses me donner ton avis, ok ? Ce sont des gens qui n’ont pas du tout la même mentalité que nous, peut-être que c’est là que se trouve une partie du problème ? Quoi qu’il en soit, je les ai (presque) tous trouvés détestables !

En bref

En bref, le tome 1 du Peuple de l’air : Prince cruel d’Holly Black est une excellente lecture qui m’a mis une claque. Grâce à son monde riche, ses personnages non-manichéens et profonds, son intrigue bien ficelée et son action non-stop… Je suis soufflée, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi palpitant ! Je suis donc passée pas loin du coup de cœur, la faute à l’hétérogénéité entre les deux parties du roman.

Mais j’ai très bon espoir que ce minuscule faux-pas sera rattrapé dans le tome 2, Le Roi maléfique, qui sera disponible le 14 avril prochain. Autant te dire que je suis comme une folle à l’idée de pouvoir découvrir cette suite qui est devenue ma nouvelle obsession ! Compte sur moi pour sauter dessus dès le jour de sa sortie !

Ma note

Les 5 citations

Avant de commencer un nouveau livre qui m’intéresse j’aime aller checker quelques citations pour voir si le style d’écriture me plait. Voici donc cinq citations (toujours garanties 100% sans spoilers, évidemment !). Libre à toi de les lire ou pas, suivant si tu aimes bien savoir dans quoi tu t’engages ou si tu veux garder le total plaisir de la surprise.

À Terrafae, il n’y a pas de bâtonnets de poissons, pas de ketchup, pas de télévision.

HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T.01 : LE PRINCE CRUEL

Je me permets de te rappeler que tu as beaucoup à perdre, contrairement à moi qui n’ai rien. Peut-être que tu finiras par gagner. Peut-être que tu m’ensorcelleras, que tu me feras souffrir, que tu m’humilieras, mais je veillerai à ce que, dans ta chute, tu perdes tout ce dont je pourrais te priver.

HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T.01 : LE PRINCE CRUEL

– C’est très impressionnant, réplique-t-il, comme s’il me complimentait. Je savais que les humains pouvaient mentir, mais te voir à l’œuvre est incroyable. Recommence.

HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T.01 : LE PRINCE CRUEL

– T’ai-je dit à quel point tu es hideuse, ce soir ? me demande Cardan en se carrant dans son fauteuil aux sculptures élaborées.

Ces mots sont prononcés avec une telle chaleur que, dans sa bouche, sa question ressemble à un compliment.

– Non, dis-je, soulagée d’être ramenée au présent par mon agacement. Je t’écoute.

– Ce serait trop long.

HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T.01 : LE PRINCE CRUEL

– Menteuse, m’accuse-t-elle. Tu n’es qu’une sale menteuse. J’ai horreur de ça. Je déteste ça.

– Oui. Je sais.

Au moins, elle n’a pas dit qu’elle me détestait, moi.

HOLLY BLACK, LE PEUPLE DE L’AIR – T.01 : LE PRINCE CRUEL

Le mot de la fin

J’espère très sincèrement que cet article t’a plu et t’a donné envie de plonger tête la première dans ce roman, si ce n’est pas déjà fait.

Qu’as-tu pensé de ta lecture (de cette chronique, ou du livre plus généralement) ?

Pitié, dis-moi que je ne suis pas la seule à me torturer le cerveau pour la suite !

Amandine Stuart

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