Résumé de l’éditeur
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? – Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Fiche technique
Titre : Poèmes Saturniens
Auteur : Paul Verlaine
Édition – Collection : Gallimard – Folio (n°5084)
Genre : Poésie
Nombre de page : 96
Date de parution : 03.06.2010
Âge : À partir de 14 ans
Prix : 2.60€
Mon avis
Tu te souviens de mon cours de Poésie où j’avais dû lire Les Regrets de Du Bellay qui avaient été une grosse déception ? Eh bien la suite du programme a été consacrée aux Poèmes Saturniens de Verlaine… Ne reste plus qu’à savoir si l’expérience fut différente !
À ma grande joie, il se trouve que oui ! J’ai beaucoup aimé ma lecture de ce court recueil qui a débuté la carrière du célèbre poète en 1866, alors qu’il n’avait que 22 ans. Poète que l’on connaît d’ailleurs souvent plus pour le couple sulfureux qu’il a formé avec Rimbaud que pour ses propres exploits littéraires… Ce qui est franchement dommage puisqu’il prouve ici tout son talent, comme j’ai pu le voir.
J’ai apprécié beaucoup la forme du recueil, qui est divisé en plusieurs parties qui illustrent une évolution poétique et thématique. Mais aussi et surtout les différents types de poèmes qui peuplent l’œuvre : loin du 100% sonnets de Du Bellay, nous avons ici tout un éventail de poèmes de différents mètres, syllabes et structures – ce qui empêche la monotonie et est propice à la surprise à chaque nouvelle page tournée. En plus, les sujets traités dans ces poèmes ont su me toucher, ou du moins m’intéresser, d’autant plus que Verlaine possède une poésie très visuelle et propice à l’imagination. Tout cela a donc rendu cette lecture très rapide et très agréable, de laquelle je garderai un bon souvenir – et qui m’a donné envie de me tourner vers d’autres œuvres (peut-être plus « matures ») de l’auteur. Et pourquoi pas de Rimbaud en même temps !
La citation
MARINE
L’Océan sonore
Palpite sous l’oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,
Et que chaque lame
En bonds convulsifs
Le long des récifs
Va, vient, luit et calme,
Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
Paul Verlaine, Poèmes Saturniens
Ma note
Le mot de la fin
Il y a d’autres recueils de Verlaine ou de Rimbaud que tu as lu ? Il y en a un que tu pourrais me conseiller ?
Amandine Stuart
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