Des rêves dans la marge

Des lectures variées et des avis sincères

C.S. Pacat, Prince Captif

Résumé de l’éditeur

Tome 1 – L’Esclave

Il devait être roi, il est devenu esclave. Damen est un héros pour son peuple et le légitime héritier du trône d’Akielos. Mais lorsque son demi-frère s’empare du pouvoir, Damen est capturé, dépouillé de son identité et offert comme esclave de plaisirs au prince d’un royaume ennemi. Beau, manipulateur et mortellement dangereux, son nouveau maître, le prince Laurent, incarne ce qui se fait de pire à Vère. Mais dans la toile mortelle de la politique vérétienne, les apparences sont trompeuses. Pris dans les manigances de la cour, Damen doit s’allier à Laurent pour sa survie et celle de son royaume. Sans jamais oublier une règle vitale : cacher sa véritable identité à tout prix. Car l’homme dont il a besoin est celui qui a le plus de raisons de le haïr…

Milady

Fiche technique

Titre : Prince Captif

Autrice : C.S. Pacat

Édition – Collection : Milady – Littérature

Âge : À partir de 16 ans

LA SÉRIE
TitreNombre de pagesDate de parution Prix
1L'Esclave28829.05.201514.90€
2Le Guerrier 28829.05.201514.90€
3Le Roi41608.07.201614.90€

Mon avis

Aujourd’hui j’avais envie de te parler d’une série très chère à mon cœur : Prince Captif de C.S. Pacat. Et comme le nouveau format d’article « série » que je te présentai il y a quelques semaines avec Charley Davidson de Darynda Jones ne semble pas t’avoir déplu… C’est reparti pour un tour !

Ça fait déjà quelques temps que je voulais te présenter cette trilogie mais je n’arrivais pas à me lancer. Et puis il s’est passé quelque chose. Moody Take A Book, grâce à qui j’ai découvert cette fabuleuse série, à annoncer sur son compte Instagram qu’elle organisait une lecture commune à son propos. Alors me voilà pour te convaincre de la lire et de (pourquoi pas) nous rejoindre sur le groupe Facebook afin de partager ça avec nous ?.

Capture d’écran de la publication Instagram de Moody Take A Book à propos de la trilogie Prince Captif de C.S. Pacat

Je te laisse noter les dates de lectures et les quelques modalités si tu veux te lancer ?. Ça pourrait vraiment être une manière sympa de tester une nouvelle façon de lire…

La série dans son ensemble

Prince Captif, donc. Tu sais ce sentiment que tu ressens quand tu aimes tellement quelque chose que tu as la plus grande peine du monde à expliquer aux autres ce qui te plais tant. Les mots ne viennent pas comme tu le voudrais et tout ce que tu aimerais c’est pouvoir entrer dans leurs têtes pour leurs transmettre tes pensées et souvenirs, et qu’ils comprennent enfin l’importance que ça à pour toi. Et bien c’est exactement ce que je ressens là, maintenant, en essayant de te convaincre d’aller lire Prince Captif.

Mais je vais quand même tenter l’exercice, pardonne-moi si c’est un peu fouillis.

Déjà, l’histoire et les thèmes qui y sont abordés m’ont complètement chamboulée et retournée. Parce que c’est d’abord une histoire de perte d’identité : Damen est trahit de la plus affreuse des façon, puis dépossédé de tout ce qu’il à (son statut, sa famille, son histoire, son rang, son royaume, son confort, sa vie -puisque tout le monde le croit mort-, …) pour se retrouver en territoire ennemis à devoir servir un monstre, là où il est complètement et tragiquement seul, à ne pouvoir espérer l’aide de quiconque, et tenter de survivre aux intrigues politiques qui régissent sa nouvelle vie. C’est ce « seul contre tous » qui m’a d’abord happée dans cette histoire. Comment va-t-il réussir à s’échapper et à reconquérir son royaume ?

Et puis je me suis rendue compte de la dureté, de la cruauté et de la violence qui se dégageait de ce récit. Parce que je te préviens que cette série n’est pas faite pour tout le monde, âme sensible s’abstenir, comme on dit. C’est d’abord une sensation qui se dégage des pages, et puis, comme tu l’avais senti, ça arrive : scènes de tortures physiques et psychologiques, de viols, … Alors je sais que comme ça ça peut paraître rebutant, mais attend, ne pars pas tout de suite !

Il faut absolument que je te parle de la plume de C.S. Pacat, dont, je dois l’avouer, je suis tombée amoureuse. Comment te l’expliquer ? Prince Captif est tellement bien écrit que j’arrivais sans aucune difficulté à « voir » et à imaginer chaque respiration, chaque cillement, chaque non-dit planer dans l’air, chaque tension émaner des corps.

À tel point que j’ai vécu une expérience pour le moins bizarre : j’étais en train de lire un passage extrêmement difficile en termes de sévices, et là j’ai eu une scission entre la partie droite et la partie gauche de mon cerveau :

« – Whaou ! C’est tellement bien écrit, il faut que je relise cet extrait.

– Non mais, ça va pas ! Ce qui se passe dans cette scène est totalement innommable ! T’es sadique où quoi ? Ce serait comme le faire revivre aux personnages, et à toi au passage, ce qui voudrait dire que tu es une psychopathe qui prend plaisir à imaginer des gens souffrir.

– Mais non, mais c’est juste que la plume est tellement belle ! T’as vu tout ce qu’elle a réussi à dégager et à exprimer en une page et demie ?

– T’es folle.

– Je sais. »

Tu te rends compte de la maîtrise de l’écriture qu’il doit falloir pour arriver à faire ressentir ça à son lecteur (un dédoublement de personnalité et une auto-culpabilité pour avoir pensé ça) ? C’est dingue !

Et pourtant, il n’y a rien de compliqué dans le vocabulaire employé, pas de descriptions à rallonge, juste du talent.

Mon amour pour cette série est, je pense, aussi dû à l’univers dans laquelle elle évolue. Je t’avoue que ne suis pas fan de fantaisie pure et dure avec dragons et tout le tintouin, et ça tombe bien parce que Prince Captif est assez légère niveau fantaisie. C’est à dire que les seules choses qui diffèrent de la réalité sont : les lieux de l’intrigue (les royaumes d’Akielos, de Vère, de Vask et de Patras), les coutumes en matière d’habillement, d’architecture et de mœurs.

Carte se trouvant à chaque début de tome de Prince Captif de C.S. Pacat

Je m’explique sur le dernier point concernant les coutumes. Chaque royaume est une représentation d’une époque de l’Histoire. En Akielos, l’architecture du palais est faite de marbre et de lignes droites très épurées, et ses habitants s’habillent de toges et de pagnes, nous pouvons donc penser que ce royaume est un reflet de l’Antiquité greco-romaine. Tandis qu’à Vère, les palais sont véritablement décris comme des châteaux forts (avec des remparts, des ponts levis, richement décorés, …), et le peuple y est habillé de manière très couverte (sous-chemises, pantalons, bottes, vestes, des systèmes de laçages en guises de boutons ou de fermetures éclaires, …), on peut donc raisonnablement penser que ce royaume est représentatif de la Renaissance.

Concernant les mœurs, dans ce monde, ce qui est considéré comme la norme est que ce soit deux personnes du même sexe qui entretiennent une relation, celles entre homme et femme étant moins bien acceptées, mis à part pour la procréation. C’est pour cela que je tenais aussi à t’avertir qu’une romance entre deux hommes (MxM) est présente dans Prince Captif avec quelques scènes de sexe explicites. Te voilà prévenu. Personnellement c’était ma première lecture du genre, et je dois dire que ça ne m’a pas du tout dérangée. Après c’est mon ressenti personnel, je ne peux pas prédire du tiens…

Tu as dû remarquer que je ne t’ai pas encore parlé des personnages. C’est parce que j’ai peur de trop en dire. Alors je dirais juste que je les aime tous (mais deux en particulier ?) pour leur personnalité complète, sinueuse et profonde. C’est l’immense et le principal point fort de cette série à mes yeux. Ils font la trilogie aussi simplement que le beurre fait la tartine.

Avec tout ce que je viens de te raconter, tu te demandes surement pourquoi cet article est classé dans « Chroniques » et non dans « Coups de cœur ». C’est qu’il se trouve que je suis très difficile en matière de coup de cœur et qu’il me manquait quelque chose pour que cette lecture en soit un. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à le dire, de nombreux autres avis le soulignent également : la fin un peu trop abrupte aurait vraiment mérité un épilogue. Un ultime chapitre « quelques temps plus tard » pour clore Prince Captif en beauté.

C.S. Pacat a manifestement entendue ses fans puisqu’est sortie une nouvelle d’une petite trentaine de pages, intitulée The Summer Palace, constituant l’épilogue tant attendu. Seulement voilà, comme son titre l’indique, la nouvelle est (et à mon avis restera) publiée uniquement en VO. J’ai tout de même tenté l’expérience, et le résultat fut mitigé. L’anglais était d’un niveau que je ne possède pas, et même si je suis contente d’avoir compris le sens général (ce qui se passait), il m’a manqué cette délectation de m’immerger de tout mon être entre chaque virgule du texte.

Un court ressenti sur chaque tome

Pour te donner un avis un petit peu plus individuel, voici de façon très courte (4-5 phrases maximum) ce que j’ai pensé et ressenti pour chaque tome.

  1. L’Esclave : C’est là que tout a commencé. Je me suis pris cette histoire en pleine face n’est plus été capable de m’arrêter. Magistral.
  2. Le Guerrier : J’ai apprécié la découverte plus profonde de l’univers de C.S. Pacat. Et cette tension de plus en plus insupportable qui continue de grandir pour finalement explosée… Magnifique.
  3. Le Roi : Tout s’accélère et se complique. J’ai retenu mon souffle jusqu’aux toutes dernières pages, et je n’ai absolument pas été déçue. Époustouflant.

La fin de la série : Spoilers !

Cette partie, c’est mon moyen de discuter de la fin avec toi sans pour autant que certains lecteurs soient spoilés par inadvertance. Alors je t’explique comment ça va se passer. Je vais écrire en blanc sur blanc entre deux flèches, comme ça si tu veux lire tu n’auras qu’à sélectionner le texte pour qu’il apparaisse blanc sur noir, et, comme ça, il n’y a aucun risque pour les lecteurs innocents qui passent par-là !

Maintenant, franchement, si tu n’as pas encore terminé la série, passe directement à la suite, parce que ça gâcherait absolument tout…

Mon ressenti sur la fin de la série Prince Captif de C.S. Pacat :

Je ne sais pas ce que tu en a pensé, mais, moi, cette fin (et ce dernier tome en général) m’a tout simplement ébranlé. Pour moi, que Laurent tue Kastor fut un juste retour des choses parce qu’au fond, Damen n’aurait pas pu ou aurait eu des scrupules. Le « procès » final m’a émue comme pas possible et la révélation concernant les malversations du Régent m’ont surprise, je ne l’avais vraiment pas vu venir.

En revanche, ce que j’avais vu venir depuis longtemps (aux deux tiers du tome 1), c’était les sévices que Laurent avait subi de la part du Régent. Mais, d’un côté, je pense que tout était fait pour que l’on comprenne et que nous éprouvions de l’empathie pour Laurent et que nous voyons Damen rester aveugle face à l’évidence (ne voyait-il pas ou ne voulait-il pas voir ?). J’ai absolument tout aimé dans ce tome 3 (sauf l’épilogue manquant), et en particulier la conversation espionnée entre Jokaste et Laurent. De la bombe ! Elle nous a permis de mieux entrer dans la tête de Laurent (tout comme, d’ailleurs la seule et unique scène de son point de vue où il se fait séquestrer, torturer, et battre par Govart). Un régal !

Et toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? N’hésite pas à venir en discuter en commentaires ou sur les réseaux sociaux !

En bref

En bref, la série Prince Captif de C.S. Pacat est de la bombe en page, que je relis très régulièrement (environ une fois par an) tellement je l’adore. Et même si je ne sais absolument pas comment te convaincre de la lire au plus vite, sérieusement, fait-le, tu me remercieras après.

Cette trilogie, c’est un mélange parfaitement dosé de fantaisie, de complots politiques, de coups de couteaux dans le dos, de romance, d’aventures, de quête d’identité, et de psychologie génialissimement exécuté. Fonce !

Ma note

Les 9 citations

Comme tu commences certainement à en avoir l’habitude, avant de commencer un nouveau livre qui m’intéresse j’aime aller checker quelques citations pour voir si le style d’écriture me plait. C’est aussi l’occasion pour toi d’avoir un petit aperçu de la plume de l’autrice avec laquelle je te bassine depuis tout à l’heure ?… Voici donc trois citations par tome (toujours 100% sans spoilers, évidemment !). Libre à toi de les lire ou pas, suivant si tu aimes bien savoir dans quoi tu t’engages ou si tu veux garder le total plaisir de la surprise.

Il se trouvait à Vère.

Damen regarda autour de lui, horrifié. Il était au cœur du territoire ennemi, à des centaines de lieues de chez lui.

Cela n’avait aucun sens. Il respirait, possédait encore tous ses membres, et n’avait pas été victime d’un « regrettable accident », comme on aurait pu le craindre. Le peuple vérétien avait d’excellentes raisons de haïr le prince Damianos d’Akielos. Pourquoi était-il encore en vie ?

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.01 – L’ESCLAVE

Damen promena sa langue dans sa bouche lorsqu’il fut libéré de son bâillon.

– Comment t’appelles-tu, chéri ? interrogea Laurent non sans une certaine cruauté.

Damen ne répondait pas aux questions posées d’une voix aussi mielleuse. Il leva les yeux sur Laurent. C’était une erreur. Ils se dévisagèrent mutuellement.

– Peut-être a-t-il une tare, suggéra Guion.

Les yeux d’un bleu transparent ne quittèrent pas ceux de Damen. Laurent répéta sa question, lentement, dans la langue d’Akielos.

Les mots franchirent les lèvres de Damen avant qu’il ne puisse les retenir.

– Je parle votre langue mieux que vous ne parlez la mienne, chéri.

Ses paroles, prononcées avec une pointe presque indétectable d’accent akielonien, étaient compréhensibles par tout un chacun. Elles lui valurent un coup de poing violent du geôlier. Pour faire bonne mesure, un garde de son escorte lui plaqua le visage au sol.

C.S. Pacat, Prince Captif T.01 – L’Esclave

Laurent savait ce qui se tramait. Damen, qui avait vu le long couloir vide, sombre, silencieux, désert, le savait également. Le garde à la porte était entré à leur suite ; les hommes étaient trois, tous armés.

– Je ne pense pas que l’humeur du Prince soit à la bagatelle, fit remarquer Damen d’un ton neutre.

– Il me faut un moment pour m’échauffer, dit Laurent.

Et puis tout s’enchaîna. Comme en réponse à un signal muet, le son d’une épée sortant de son fourreau retentit à la gauche de Damen.

Plus tard, il se demanderait ce qui l’avait poussé à réagir ainsi. Il ne portait pas Laurent dans son cœur. S’il avait eu le temps de réfléchir, il aurait sans doute clamé, d’une voix dure, que les intrigues politiques de Vère ne le regardaient pas, et que si Laurent s’attirait des représailles, elles étaient amplement méritées.

Peut-être éprouvait-il une sorte de compassion, car il avait traversé une épreuve similaire ; la trahison, la violence dans un lieu qu’il croyait sûr. Peut-être était-ce un moyen pour lui de revivre ces moments, de réparer ses erreurs, car il n’avait pas réagi aussi vite qu’il l’aurait dû, alors.

Cela devait être cela. Cela devait être l’écho de cette nuit-là, tout le chaos et toute l’émotion qu’il avait barricadés derrière une porte verrouillée.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.01 – L’ESCLAVE

Croisant enfin le regard de Damen, Laurent dit :

– Vive l’hospitalité vaskienne.

– C’est un vêtement traditionnel. Tous les hommes le portent, déclara Damen en scrutant d’un air curieux la cape de Laurent.

Laurent dégagea ses épaules et retira la cape. En dessous, il portait une sorte de tenue de nuit vaskienne, une tunique et un pantalon de lin blanc très fin, avec un laçage peu serré sur le devant.

– Le mien est un peu plus couvrant. Es-tu déçu ?

– Je le serais, rétorqua Damen en repositionnant ses jambes, s’il n’y avait pas une lampe derrière vous.

Cela figea Laurent en plein mouvement, alors qu’il avait posé une main et un genou sur les fourrures.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.02 – LE GUERRIER

Le chef n’apprécia pas de voir Laurent debout, et s’avança à grands pas vers lui en aboyant un ordre.

Laurent ne céda pas. Il lui répliqua en vaskien, mais, pour une fois dans sa vie, Laurent ne put articuler que deux mots avant que l’homme ne fasse ce que la plupart des gens brûlaient de faire lorsque Laurent parlait : il le frappa.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.02 – LE GUERRIER

Pour obtenir ce qu’on désire, il faut savoir exactement ce qu’on est disposé à sacrifier.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.02 – Le Guerrier

Le simple fait de camper si près des forces vérétiennes aiguisait la nervosité des soldats. Ceux-ci avaient organisé un nombre excessif de patrouilles, et les sentinelles avaient toutes les sens en alerte. Si un Vérétien avait le malheur de pisser de travers, l’armée tout entière se jetterait sur lui.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.03 – LE Roi

Tout gagné et tout perdre en l’espace d’un instant. Tel est le sort de tous les princes destinés au trône.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.03 – LE ROI

Ce fut donc ainsi que Damen se retrouva autour d’une table en compagnie de marchands vérétiens dans une auberge akielonienne, à parler chiffons.

C.S. PACAT, PRINCE CAPTIF T.03 – LE ROI

C’est la fin de cet article ! J’espère qu’il t’a plu et convaincu d’aller lire d’urgence Prince Captif de C.S. Pacat.

Mais peut-être que c’est déjà fait ? Si c’est le cas, qu’en as-tu pensé ?

N’hésite pas à venir confronter tes idées, je t’attends !

Amandine Stuart

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