Couverture du livre Un Certain Paul Darrigrand de Philippe Besson

Résumé d’Un Certain Paul Darrigrand

Cette année-là, j’avais vingt-deux ans et j’allais, au même moment, rencontrer l’insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux. D’un côté, le plaisir et l’insouciance ; de l’autre, la souffrance et l’inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd’hui, je me demande si, au fond, tout n’était pas lié.

Après Arrête avec tes mensonges, Philippe Besson poursuit son dialogue avec les fantômes de sa jeunesse et approfondit son souci d’exprimer sa vérité intime.

Éditions Julliard

Fiche technique

Titre : Un Certain Paul Darrigrand

Auteur : Philippe Besson

Édition : Julliard

Nombre de pages : 216

Date de parution : 24.01.2019

Âge : À partir de 17 ans

Prix : 19.00€

Remarque : J’ai découvert ce livre dans sa version audio, lue par Patrick Donnay.

Mon avis sur Un Certain Paul Darrigrand

Après “Arrête avec tes mensonges” pour lequel j’ai eu un coup de cœur foudroyant en tout début d’année, j’ai enfin trouvé la force de me lancer dans le second roman du triptyque d’autofiction de Philippe Besson avec Un Certain Paul Darrigrand. (Sachant que les trois romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres, bien que je te conseille tout de même de suivre le déroulé thématique et chronologique.)

Et encore une fois, ce fut un coup de cœur (pas aussi stratosphérique que pour le premier roman, mais un coup de cœur tout de même). Cette histoire m’a totalement fascinée du début à la fin, au point de devenir une obsession littéraire pendant quelques semaines.

C’est durant sa dernière année de fac que Philippe Besson va rencontrer Paul Darrigrand. Entre ces deux-là va immédiatement s’imposer l’évidence de ceux qui se connaissent depuis toujours. Et alors que cette histoire d’amour impossible (parce qu’il ne faudrait pas oublier que Paul est marié) vivote comme elle peut, on va diagnostiquer au jeune Philippe Besson une maladie grave qui va lui faire subir un traitement lourd et une nouvelle vie de patient à l’hôpital.

Un Certain Paul Darrigrand : Une nouvelle réussite

Ce roman démontre encore une fois le talent et la maîtrise folle de son auteur. Parce que comme avec Arrête avec tes mensonges”, Philippe Besson transforme ici aussi une histoire d’amour qui aurait pu être banale en véritable œuvre dramatique. Parce qu’on est loin des histoires d’amour à paillettes, on le sent tout de suite. Et c’est peut-être l’un des éléments qui participe à la gravité de cette histoire : l’auteur prend du recul, avec son point de vue d’aujourd’hui pour analyser les événements d’hier – et tout cela avec honnêteté et transparence. Ces romans seront dans quelques années considérés comme des classiques littéraires, j’en suis intimement persuadée. Mais pourquoi exactement ? Grâce à la plume, évidemment.

Pour moi, Philippe Besson est l’auteur de l’indicible. Il décrit l’indescriptible avec une facilité fascinante, que beaucoup doivent lui envier. Je n’ai jamais retrouvé ça dans d’autres textes que les siens. Il donne vie aux silences, aux regards, aux émotions, aux sentiments, aux espoirs, aux questionnements, aux hésitations, à l’incertitude, aux prémonitions, aux souffles, aux moments suspendus et les incarne presque physiquement devant nos yeux pour nous les envoyer en pleine face. Et ça me bouleverse autant que ça me vrille l’estomac. À chaque fois.

Il y a une tension dans son écriture, quelque chose qui fait que l’on est constamment à bout de souffle parce qu’on vit les évènements en même temps que les personnages, et parce qu’on sait qu’à la prochaine ligne tout pourrait voler en éclats et s’effondrer dans les larmes et la douleur.

Gif représentant une vitre brisée, pour illustrer ma chronique d'Un Certain Paul Darrigrand de Philippe Besson.

Mais ce qu’il y a de nouveau avec Un Certain Paul Darrigrand, ce que je n’avais pas vraiment soupçonné dans Arrête avec tes mensonges”, c’est qu’outre son statut d’auteur de l’amour, Philippe Besson est tout aussi impressionnant quand il s’agit d’écrire sur notre propre corps qui nous échappe.

Cet épisode de sa maladie (pourtant annoncé dans le résumé) m’était sorti de la tête avant que je tombe sur lui lors de ma lecture. Et pourtant c’est peut-être cette partie du roman qui m’a encore plus bouleversée que le reste. Parce qu’il y a encore une fois une justesse dans les descriptions, cet attachement à trouver les bons mots. Philippe Besson décrit l’attente et l’incertitude aussi bien que cette double vie qu’il commence à mener : celle d’un étudiant lambda le jour, qui cache son déclin au reste du monde, et celle du résident à l’hôpital la nuit, qui tente de lutter contre son corps qui le trahi. Et encore une fois, c’était incroyablement réussi.

Je pourrais continuer d’écrire encore un long moment sur tout ce que m’a fait ressentir Un Certain Paul Darrigrand, mais je pense que l’essentiel a été dit et, je l’espère, compris. Je vais donc m’arrêter là.

Ah si, encore une chose. Je viens de citer de nombreux talents qui composent l’écriture de Philippe Besson, mais j’en ai oublié un : les dernières phrases. À chaque fois, la dernière phrase de ses romans envoie une petite bombe qui dit “tiens lecteur, débrouille-toi avec ça”. Elles m’ont plusieurs fois empêchée de trouver le sommeil la nuit suivante. Et celle-ci ne fait pas exception à la règle.

Je vais donc m’empresser d’aller terminer mon livre audio en cours, pour ensuite me jeter sur le troisième et (jusqu’à présent) dernier livre de ce fameux triptyque d’autofiction : Dîner à Montréal que j’ai d’ailleurs glissé dans ma PAL pour le Cold Winter Challenge exprès pour l’occasion !

Couverture du livre Dîner à Montréal, de Philippe Besson, pour illustrer ma chronique d'Un Certain Paul Darrigrand.

En bref

En bref, Un Certain Paul Darrigrand de Philippe Besson est un nouveau coup de cœur qui se pose dans la continuité d’Arrête avec tes mensonges”. C’est fascinant et bouleversant dans la maîtrise de l’écriture et des émotions. Un roman (et un auteur) à lire absolument !

Ma note

Ma note : 17/20

La citation d’Un Certain Paul Darrigrand

Je voudrais tant savoir écrire, écrire exactement, écrire parfaitement, à propos de ça, ces moments, tout ce qui se tenait dans ces moments, écrire à propos d’une certaine lumière tombée un jour à l’oblique sur son visage, à propos d’une odeur dont j’ignorais la composition mais dont je savais qu’elle était la sienne, écrire sur des gestes qui lui échappaient et qui instantanément me foudroyaient, je voudrais trouver les mots, les mots justes, absolus, afin qu’on sache ce que j’éprouvais alors mais je ne sais pas, je n’y arrive pas, c’est inexprimable par moi, avec des mots c’est toujours tellement moins que ce que c’était ; voilà la pire des frustrations. Non, je ne sais pas écrire ça. L’écrire comme il faudrait.

Philippe Besson, Un Certain Paul Darrigrand

Le mot de la fin

Merci d’avoir lu cet avis coup de cœur jusqu’au bout ! Avant de le clôturer, je te conseille encore une fois d’aller t’intéresser de près aux œuvres de Philippe Besson – ça serait une vraie perte de ne pas les connaître. Voici les trois romans que j’ai déjà lus et chroniqués sur le blog :

En attendant de te retrouver là-bas, je te souhaite un bon mercredi et une excellente fin de semaine !

Tu as déjà lu un livre de Philippe Besson ?

À bientôt pour un nouvel article !

Amandine Stuart

4.9/5 - (10 votes)

0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.