Résumé de l’éditeur
L’amour au temps des réseaux sociaux, par un jeune poète découvert sur Instagram.
Internet a-t-il tué l’amour ?
Notre façon d’aimer a changé, mais les dilemmes restent les mêmes. Les notifications ont remplacé les clins d’œil, les matchs et les dates des applications de rencontre ont pris la place des rendez-vous. Pour autant, le numérique nous éloigne-t-il les uns des autres ? La séduction s’en trouve-t-elle menacée ? Bien au contraire, nous y trouvons une plus grande liberté de ton. Pour parler de nos amours, Dorian Masson se réapproprie les paroles parfois crues, sans filtre, que l’on s’échange sur les réseaux. Il porte la voix d’une génération urbaine et connectée.
Le virtuel et le charnel
Dorian Masson déploie toutes les manières d’aimer en 2022. Aujourd’hui plus que jamais, la proximité des corps ne correspond plus forcément à l’intensité des sentiments : on peut s’aimer sans se voir, s’embrasser sans se connaître. Sa poésie, tendre, mélancolique et parfois érotique, dresse une “carte du tendre” contemporaine, et évite tous les pièges tendus par un sujet aussi universel que risqué.
Le phénomène des “Insta-poètes”
Depuis le succès fulgurant de Rupi Kaur, Instagram est devenue la plateforme privilégiée des jeunes poètes. Leurs textes se donnent par morceaux choisis, et nous accompagnent au quotidien. Lorsque Cécile Coulon découvre Dorian Masson, elle est frappée par la pertinence de ses textes. Ce premier livre parle à toute une génération qui cherche ses mots pour dire la rencontre de l’autre.
Fiche technique
Titre : Plus de likes que d’amour
Auteur : Dorian Masson
Édition – Collection : L’Iconoclaste – L’Iconopop
Genre : Poésie
Nombre de pages : 80
Date de parution : 07.04.2022
Âge : À partir de 16 ans
Prix : 13.00€
Mon avis
On ne m’arrête plus dans ma découverte des titres de la collection Iconopop ! Après ma toute récente chronique sur La Joie et le reste de Baptiste Beaulieu, mais aussi des lectures plus anciennes comme Décomposée de Clémentine Beauvais, Maison-Tanière de Pauline Delabroy-Allard et Des Frelons dans le cœur de Suzanne Rault-Ballet… Je me suis attardée sur l’une de leurs dernières parutions : Plus de likes que d’amour de Dorian Masson.
Très sincèrement, cela fait des jours (et même des semaines) que je cherche toutes les excuses possibles pour retarder l’écriture de cette chronique. Parce que je sais déjà pertinemment que mes mots n’arriveront jamais à traduire avec exactitude le foudroyant coup de cœur que j’ai eu pour cette lecture.
Une soirée de début juillet allongée sur la terrasse, sous un ciel sombre et nuageux. C’est tout ce qu’il m’aura fallu pour lire Plus de likes que d’amour. Une heure et demie pour plonger dans les mots de l’auteur, pour plonger en soi et y trouver des choses que l’on cherchait depuis longtemps sans même le savoir.
Les thématiques sont universelles et ont déjà été traitées des milliers de fois par des milliers de poètes. Mais il fallait une mille-et-unième fois. Celle de Dorian Masson. L’amour. Le deuil. Le désir. La dépression. La jeunesse. La quête d’identité. C’est ce qu’on connaît tous, mais ce que personne n’arrive à vraiment retranscrire.
Ce poète y parvient. Et avec tellement de justesse que ça fait mal. Avec une plume espiègle, pleine de mélodies, de mélancolie, de douce brutalité, d’érotisme et de caresses. Un poème de quatre lignes ou de quatre pages, le résultat est le même : il en ressort toujours une vérité que l’on savait exister au fond de nous mais qu’il nous était incapable d’exprimer.
C’est simple. C’est fort. Résolument moderne. Parfaitement intemporel. À lire et à relire sans modération. Un auteur à suivre de très près.
Tu peux d’ailleurs le faire sur Instagram où il publie sous le pseudo @n0zam des poèmes et des phrases inspirées qui touchent toujours juste. Quelques-unes de ces publications sur le réseau social ont trouvé des places de choix dans son recueil, comme une façon de faire entrer les likes dans les pages.
Je ne pense pas qu’il soit utile que je développe plus cette chronique. Le reste ne ferait que reformuler ce que j’ai déjà pu dire. Alors pour terminer, je ne dirai qu’une chose : je sais qu’acheter un recueil de poésie dans sa librairie n’est pas instinctif. C’est un mouvement conscient que certains font plus que d’autres, une fois de temps en temps, une ou deux fois par an. Mais parfois, il faut savoir sortir de sa zone de confort. On y trouvera des choses magnifiques qui nous bouleverseront d’autant plus qu’elles sont arrivées par surprise, via un canal différent de celui de d’habitude.
Tu te ferais un très beau cadeau en sortant de chez toi pour aller te procurer Plus de likes que d’amour de Dorian Masson. En le refermant, tu te remercieras de l’avoir fait. Et peut-être, juste peut-être, que ton cœur sera aussi fracassé que le mien à cet instant-là.
Ma note
La citation
ELLE S’APPELLERAIT SÛREMENT ÉLISE
Certains ont
Dans le cœur
Des oiseaux bleus qui veulent sortir
J’ai, dans le mien,
Une jeune fille
Qui veut rester enfermée
C’est une adolescente
Incomprise et jamais vue
Toujours seule, jamais trahie
C’est une adolescente
Qui veut qu’on la regarde
Et qui crève d’être aimée
Elle est assise sur un banc
Juste là, dans ma poitrine
Et je la regarde, sans lui parler
Je ne sais pas quoi lui dire
Ni comment la sauver
Un jour, peut-être,
Je la prendrai par la main
Et elle acceptera de sortir
Un jour, peut-être,
Je la prendrai par la main
Et c’est moi que je trouverai
Enfin.
Dorian Masson, Plus de likes que d’amour
Le mot de la fin
Les chroniques de poésie s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Promis, le TBTL de demain nous emmènera vers des contrées littéraires bien éloignées de celle-ci !
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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