Des rêves dans la marge

Clémentine Beauvais, Les Petites Reines

Résumé de l’éditeur

À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le “concours de boudins” de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des “trois Boudins” est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!!

Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. En vie, vraiment.

Éditions Sarbacane

Fiche technique

Titre Les Petites Reines

Autrice : Clémentine Beauvais

Édition – Collection : Sarbacane – Exprim’

Nombre de pages : 288

Date de parution : 01.04.2015

Âge : À partir de 13 ans

Prix : 15.50€

Récompenses : Meilleur Livre Jeunesse 2015 par le magazine Lire – Prix Sorcières 2016 – Prix Libr’à’nous 2016

Remarque : J’ai découvert ce livre dans sa version audio, lue par Rachel Arditi.

Mon avis

Je ne sais pas si tu as remarqué, mais mes écoutes de livres audios sont de plus en plus nombreuses. J’ai d’ailleurs battu tous mes records durant le mois de Novembre en en écoutant 4 ! Le dernier qu’il me reste à te présenter (et l’un des meilleurs, au passage) est le roman de Clémentine Beauvais : Les Petites Reines. Ultra-connue dans le monde de la littérature jeunesse, Clémentine Beauvais est l’autrice de nombreux romans -tous excellents- dont Brexit Romance, Songe à la douceur et le dernier en date : Les Facétieuses que j’ai intégré à ma PAL pour le Cold Winter Challenge. Les Petites Reines est l’un de ses premiers succès, comme l’attestent les nombreux Prix qu’il a remportés et que tu peux retrouver dans la fiche technique.

Et on comprend aisément pourquoi.

Pépite

Ce livre est une petite pépite. Un des plus beaux romans young adult qu’il m’ait été donné de lire.

Au début, cette histoire franchement improbable de concours de Boudins et de road-trip à travers la France ne m’inspirait que moyennement. Mais j’ai très (très très très) vite changé d’avis.

Les Petites Reines, c’est la rencontre de ces trois adolescentes qui se côtoient d’abord par la force des choses, mais qui vont ensuite trouver un objectif commun et se retrouver à faire un bout de chemin ensemble. Et il devient rapidement évident que cette histoire qui aurait très facilement pu être remplie de clichés, de bons sentiments et de morales toutes trouvées… devient, entre les mains de Clémentine Beauvais, une sorte de nouveau manifeste sublimé -une ode- contre la discrimination et la bêtise. Mais attention, tout cela enrobé d’une dose généreuse d’humour vache -bien piquant comme je l’aime-, de dérision, de sarcasme bien senti et de surprises qui nous attendent au détour des virages.

Ce roman est salutaire. Vraiment.

Et c’est pour ça que j’ai autant de mal à t’en parler.

On le lit en riant beaucoup, mais il est impossible de ne pas voir les messages qui se cachent derrière et qui font que, bien souvent, on rit de nous-même – de notre société et des gens (en particulier des imbéciles) qui la composent. Et ce rire fini parfois par devenir un peu jaune.

Clémentine Beauvais nous offre un magnifique chef-d’œuvre avec Les Petites Reines, de ceux que l’on se doit d’offrir à notre tour, surtout aux ados qui nous entourent. Parce que, c’est bien connu, l’adolescence, c’est l’âge ingrat. Mais Clémentine Beauvais nous rappelle que c’est aussi l’âge de tous les possibles, celui qui nous forge, celui où l’on se cherche sans vraiment savoir ce que l’on va trouver. Celui où l’on s’affirme en étant soi-même, avec nos différences. Celui, aussi, où l’on se rebelle. Voilà tout ce que regroupe ce magnifique roman, qu’il est impératif de lire peu importe l’âge inscrit sur notre carte d’identité.

Engagement

J’ai adoré toutes les multiplicités que renferme ce roman, parce qu’il dépeint le vrai. Toute la palette qui compose notre monde est étalée sous nos yeux, et forme une harmonie juste parfaite. Notre trio de Boudins est absolument sublime et héroïque et salvateur et génial – autant dans leur ensemble que dans leur individualité. Des personnages dont je me souviendrai longtemps, en particulier pour ce qui est de Mireille.

Mais celui qui restera à jamais dans ma mémoire sera sans aucun doute Kader. Il est l’une des raisons principales qui ont fait que Les Petites Reine est devenu un coup de cœur. Merci infiniment à Clémentine Beauvais (même si elle ne lira jamais ceci) d’avoir intégré ce personnage à son histoire. Ils sont tellement rares dans la littérature (young adult de surcroît) que ce manque forme un vide abyssal.

Il nous faut d’urgence d’autres personnages de ce type. Des personnages qui, comme Kader, sont atteints d’un lourd handicap physique et qui sont si bien intégrés à l’histoire que ça en devient presque un non-sujet, au point qu’ils deviennent source d’intrigues amoureuses… Bref. J’ai trouvé Kader juste parfait, incarné et réaliste – sans apitoiements ou pleurnicheries, mais avec au contraire une capacité à illuminer ce roman absolument phénoménale (ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Soleil). Je peux donc officiellement annoncer que j’ai trouvé un concurrent à Bailey de Nos faces cachées de Amy Harmon ! Et c’est pas trop tôt !

En bref

En bref, je pense qu’il ne sert à rien de tourner plus longtemps autour du pot, Les Petites Reines de Clémentine Beauvais fut un énorme coup de cœur – une lecture qui m’a beaucoup émue. L’autrice nous démontre encore une fois (s’il le fallait) son talent pour nous offrir des histoires qui touchent toujours juste, avec un humour invariablement jouissif. J’ai adoré la façon dont elle a choisi d’aborder ce roman, de même que les personnages qu’elle a créé – notamment Kader qui m’a marqué pour longtemps. Il faut lire et faire lire ce livre. Je suis intimement persuadée que ça peut changer quelque chose, quelque part.

Ma note

La citation

Le féminisme, chère Hakima, c’est l’idée qu’on ne naît pas femme, on le devient. Et que c’est un peu la merde de le devenir dans un monde où les mecs en sont encore à faire des concours de Boudins.

Clémentine Beauvais, Les Petites Reines

Le mot de la fin

On débute cette dernière semaine de l’Avent en beauté avec ce magnifique coup de cœur ! De quoi inspirer les retardataires pour les derniers cadeaux de Noël. Crois-moi, ce serait un excellent investissement qui ne pourra que plaire. Autant, je l’espère, que l’article que je te prépare pour mercredi et qui n’a rien d’ordinaire… Mais je te laisserai découvrir ça en temps et en heure… 😉

À bientôt pour un nouvel article !

Amandine Stuart

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