Résumé de l’éditeur

L’incursion envoûtante de Leigh Bardugo dans le fantastique adulte. Une histoire de pouvoir, de privilèges, de magie noire et de meurtre au cœur des sociétés secrètes de l’université Yale.

Alex “Galaxy” Stern a vécu une adolescence chaotique. Élevée à Los Angeles par une mère hippie, elle a abandonné l’école très jeune pour se retrouver dans un monde sombre, violent et sans avenir.

À 20 ans, elle est la seule survivante d’un horrible massacre inexpliqué, et c’est sur son lit d’hôpital qu’elle se voit offrir une seconde chance : rejoindre la prestigieuse université Yale en intégrant la maison Léthé. Cette entité, appelée La Neuvième Maison, surveille les huit sociétés secrètes de Yale ; ces dernières forment les futurs décideurs ainsi que les personnes influentes et pratiquent la magie sous différentes formes, bien souvent sinistres et dangereuses.

Alex a été choisie, car elle possède un pouvoir rare et mystérieux : elle peut voir les fantômes. Alors que son mentor a disparu, elle va devoir enquêter sur le meurtre d’une jeune fille. Ce qu’elle va découvrir va bien au-delà de l’horreur…

Éditions De Saxus

Fiche technique

Titre La Neuvième Maison

Autrice : Leigh Bardugo

Édition : De Saxus

Nombre de pages : 534

Date de parution : 27.08.2020

Âge : À partir de 17 ans

Prix : 19.90€

Récompense : Meilleur roman fantastique des Goodreads Choice Awards 2019

Remarque : J’ai lu ce livre dans le cadre de l’édition 2022 du Cold Winter Challenge.

Mon avis

Serait-ce un miracle ? C’est fort probable. Parce que oui, j’ai enfin lu La Neuvième Maison de Leigh Bardugo, le livre que je traîne de PAL en PAL depuis… je ne sais même plus quand 😅. J’ai tenu à commencer l’année par cette lecture, histoire de combattre la malédiction : “Non, tu ne passeras pas une année de plus à végéter sur mes étagères”. Et… disons que j’en suis ressortie assez mitigée.

Attachez vos ceintures !

Je vais tout de suite mettre les pieds dans le plat en parlant du plus gros problème de La Neuvième Maison : son rythme. J’ai malheureusement retrouvé ce qui m’avait tant gênée dans Six of Crows (et qui a fait que je n’ai jamais fini le T2), c’est-à-dire une intrigue en montagnes russes. Si l’histoire peut très vite prendre un tournant haletant qui nous fait tourner les pages de plus en plus vite, celui-ci a souvent tendance à vite retomber pour nous laisser dans un creux de vague où il ne se passe pas grand-chose (voire rien du tout) et où l’on a tendance à s’ennuyer. Le souci étant que ces “creux” sont bien plus nombreux et plus étendus que les “montées” – en particulier dans la première moitié du roman (et encore, je suis gentille, j’aurais plutôt dû dire les deux tiers) où c’est franchement le calme plat, où l’action est peu présente et où les révélations se font désirer.

Tic-Tac & Suspicions

L’autre particularité de La Neuvième Maison se trouve dans l’alternance des temporalités entre les chapitres au passé et ceux au présent – ceux-ci étant privés d’un personnage principal qui a subitement disparu – le but étant de découvrir l’évènement qui a fait basculer les choses. Et, de façon très étrange, j’ai préféré les chapitres qui se déroulaient dans le passé (aux “origines” de l’histoire). On ne va pas se mentir, cette préférence est causée par la présence de Darlington, mon personnage préféré de l’histoire. C’est mon chouchou à moi, pince-sans-rire et paradoxalement très drôle, ultra-plaisant à suivre.

Mais quid d’Alex, notre héroïne ? Eh bien… Je ne sais pas vraiment. Elle m’a beaucoup déstabilisée, dans le sens où j’ai souvent douté de sa fiabilité. Je ne savais pas si moi, lectrice, je pouvais lui faire confiance et croire sur paroles tout ce qu’elle disait. Si bien que je me suis souvent demandé dans quel camp elle se trouvait réellement. C’est le genre de personnage qui lâche des informations au compte-goutte, comme ça, mine de rien, au détour d’une pensée. Si bien que nous devons rester très attentifs pour capter ces indices et essayer de reconstituer le puzzle. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose puisque ça nous tient en haleine.

Booo !

En revanche, l’ambiance du roman a été une bonne surprise avec ses vibes très dark academia dans cette vieille université pleine de secrets et de non-dits, de passages secrets et de coins sombres dans lesquels rôdent des créatures plus très humaines… C’est poisseux. Pas au point de faire peur, mais assez pour nous avoir un rendu brumeux et inquiétant. Surtout avec tous ces fantômes qui rôdent ! C’est un point que j’ai d’ailleurs grandement apprécié, parce que j’ai une appétence générale pour les fantômes, mais aussi parce que j’aime beaucoup la façon dont Leigh Bardugo a traité le sujet. (Spoiler Alert : On est loin -TRÈS loin- de Casper le gentil fantôme.)

D’ailleurs, il faut que je te prévienne que Leigh Bardugo n’y va pas de main morte. La Neuvième Maison a son lot de scènes trash, de descriptions gores et de passages difficiles à lire. Pour te donner une idée, le roman s’ouvre sur une scène où une société lit l’avenir dans les entrailles d’un homme vivant (oui, ça marque) et où l’autrice ne se gêne pas pour nous fournir des détails dont on se serait bien passé. Un passage en particulier m’a vraiment marqué (dans le mauvais sens) parce que je l’ai trouvé extrêmement violent et inattendu… et peut-être même un peu gratuit. J’aurai donc tendance à recommander aux âmes sensibles de s’abstenir.

Si ça peut t’aider à y voir plus clair, la maison d’édition a inséré plusieurs Triggers Warnings en amont de l’histoire. Je te les retranscris ici : Violence, sexe, drogue, violence sexuelle, langage grossier, descriptions explicites de blessures.

Supplément

Autre information qui me semble importante et qui n’est peut-être pas assez visible dans le résumé : L’intrigue de La Neuvième Maison tourne essentiellement autour d’une enquête à résoudre, ce dont je n’avais moi-même pas vraiment conscience avant de me lancer dans la lecture. Et je ne sais pas si c’est le fait que je ne sois naturellement pas friande de ce genre romanesque, mais je dois avouer qu’il y avait des moments où la résolution de ce meurtre me passait complètement au-dessus. Bon, c’est vrai qu’à d’autres moments j’étais plutôt enthousiaste, mais ceux-là étaient plus rares. Je dois même avouer qu’il y a une ou deux fois où je me suis retrouvée un peu perdue dans les explications. Mais au final j’ai compris l’essentiel, je te rassure !

En bref

En bref, La Neuvième Maison de Leigh Bardugo fut une lecture en demi-teinte dont j’ai apprécié l’ambiance dark academia avec ses secrets, le développement de la partie surnaturelle et le personnage de Darlington – mais qui souffre d’un véritable problème de rythme, d’un personnage principal très déstabilisant et de scènes qui ont tendance à tomber un peu trop facilement dans le trash. Peut-être que tout cela aurait été mieux équilibré si le roman avait été un peu raccourci, mais ce n’est que mon humble avis !

La question qui reste en suspens est de savoir si je vais lire la suite que De Saxus a annoncée pour 2023. Et je pense que s’il y a de grandes chances pour que je ne me jette pas dessus, je finirai tout de même par m’y pencher – parce qu’il y a toujours un certain nombre de réponses que j’attends. Alors on en reparle dans quelques mois !

Ma note

La citation

La bibliothèque se montrait également un peu capricieuse. Si votre requête n’était pas assez précise, ou si elle ne trouvait pas de livres sur le sujet désiré, l’étagère se bornait à continuer de trembler, et finissait par dégager de la chaleur en émettant un gémissement aussi aigu qu’éperdu – jusqu’à ce que vous récupériez le Livre d’Albemarle et murmuriez une incantation apaisante au-dessus de ses pages tout en lui caressant doucement le dos. La magie des portails devait également être entretenue grâce à toute une série de rites complexes, pratiqués tous les six ans.

“Qu’est-ce qui se passe si vous loupez une année ? avait demandé la jeune femme à Darlington lorsqu’il lui avait expliqué le fonctionnement de la bibliothèque.

– C’est arrivé en 1928.

– Et ?

– Tous les livres de la collection se sont retrouvés d’un coup dedans, et le sol s’est effondré sur Chester Vance – l’Oculus de l’époque.

– Mon Dieu, c’est horrible.

– Sans doute, avait rétorqué Darlington d’une voix pensive. Mais bon, étouffer sous une pile de livres me semble être une bonne façon de mourir pour un assistant de recherche.”

Leigh Bardugo, La Neuvième Maison

Le mot de la fin

Bon, je pense que cette chronique est déjà bien assez longue comme ça, je ne vais donc pas m’éterniser ici 😅. Mais je suis tout de même curieuse de connaître ton avis sur ce roman que tout le monde semble avoir adoré. Serait-ce une nouvelle unpopular opinion de ma part ? 🤔

Tu as lu La Neuvième Maison de Leigh Bardugo ? Qu’en as-tu pensé ? Partageons-nous le même avis ?

À bientôt pour un nouvel article !

Amandine Stuart

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