Des rêves dans la marge

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Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné

Résumé de l’éditeur

« Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? » Bientôt, sa tête roulera dans la sciure. Jugé, emprisonné, enchaîné, il attend dans l’épouvante. « J’ai peur » – et notre peur grandit avec la sienne. L’aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse. Au bout de la marche au supplice, l’apparition de la guillotine. On dit qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, mais qui le sait ?

Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que personne avant Victor Hugo n’avait songé à dénoncer.

Pocket

Fiche technique

Titre Le Dernier jour d’un condamné

Auteur : Victor Hugo

Édition – Collection : Pocket – Classiques, Les grands textes du XIXe siècle

Nombre de page : 96

Date de parution : 12.04.2019

Âge : À partir de 14 ans

Prix : 1.90€

Mon avis

Comme promis dans le TBTL du 3 février, je me suis attelée à faire baisser ma PAL en lisant le livre le plus fin de ma bibliothèque : Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. Si tu veux tout savoir, je me suis adonnée à des calculs savants et je suis maintenant en mesure d’avouer que ce livre attendait depuis 8 ans que je m’intéresse à lui. Oui, c’est long.

Et franchement, il n’y avait pas de quoi en faire tout un cinéma, puisque ma lecture s’est très bien passée et que je l’ai même appréciée !

Je suppose que je n’ai pas besoin de présenter ce très cours classique, écrit engagé contre la peine de mort, publié pour la première fois en 1829 et écrit par ni plus ni moins que celui que je considère comme le Saint-Père de la littérature française ? Oui, c’est bien ce que je pensais.

Ce fut donc une bonne lecture, très fluide, rapide et pleine de mots forts qui poussent à la réflexion. Ce personnage a réussi à m’interpeller dans ce récit d’attente qu’il nous conte. Car oui, c’est une véritable attente que nous vivons avec lui, de longs jours passés dans la solitude et ce huis-clos à la fois physique et mental que nous endurons avec lui. Et bien sûr, j’ai beaucoup apprécié tout le travail de projection qu’à fait Hugo en se mettant dans la peau d’un homme qui ne peut littéralement qu’attendre que le couperet tombe. C’est certes un écrit politique qui lutte pour des idées et tente de changer la loi alors en vigueur, mais j’ai surtout vu dans Le Dernier jour d’un condamné un récit plein d’humanité, qui veut à tout prix faire comprendre au peuple la nécessité de la compassion (même contre des hommes visés par la justice).

Je vais redire mon amour pour Hugo, mais tant pis parce que je trouve que lui qui a si bien l’habitude de s’illustrer dans de longues descriptions qui n’en finissent plus, parvient avec ce livre à développer tout un aspect ultra intéressant de la psychologie du personnage. Cet homme coincé qui doit patienter des jours pour obtenir ce qui s’apparente à la fois comme une sentence et une libération, avec toutes les émotions et les sentiments éprouvés qui deviennent de plus en plus contradictoires et violents au fur et à mesure que l’on s’approche de la fin – entre besoin de rester digne et réflexe de survie qui pousse à des gestes nerveux. Entre espoir d’apercevoir une échappatoire et résignation inébranlable qui ne font que se croiser.

Bref, ce fut une bonne lecture pour ce classique tout à fait accessible, à la lecture fluide et rapide avec ce récit engagé qui nous entraîne pendant quelques heures dans la réalité judiciaire du XIXe siècle et finit forcément par nous interroger sur notre société actuelle… À lire sans crainte !

La citation

Un piquet de gendarmerie à cheval m’attendait à la porte de la grille du Palais.

L’officier a donné l’ordre. La charrettes et son cortège se sont mis en mouvement, comme poussés en avant par un hurlement de la populace.

On a franchi la grille. Au moment où la charrette a tourné vers le Pont-au-Change, la place a éclaté en bruit, du pavé aux toits, et les ponts et les quais ont répondu à faire un tremblement de terre.

C’est là que le piquet qui attendait s’est rallié à l’escorte.

– Chapeaux bas ! chapeaux bas ! criaient mille bouches ensemble. – Comme pour le roi.

Alors j’ai ri horriblement aussi, moi, et j’ai dit au prêtre :

– Eux les chapeaux, moi la tête.

On allait au pas.

Le quai aux Fleurs embaumait ; c’est jour de marché. Les marchands ont quitté leurs bouquets pour moi.

Vis-à-vis, un peu avant la tour carrée qui fait le coin du Palais, il y a des cabarets, dont les entresols étaient pleins de spectateurs heureux de leurs belles places. Surtout des femmes. La journée doit être bonne pour les cabaretiers.

On louait des tables, des chaises, des échafaudages, des charrettes. Tout pliait de spectateurs. Des marchands de sang humain criaient à tue-tête :

– Qui veut des places ?

Une rage m’a pris contre ce peuple. J’ai eu envie de leur crier :

– Qui veut la mienne ?

Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné

Ma note

Le mot de la fin

Tu as lu ce classique ? C’était une bonne expérience de lecture de ton côté ?

Amandine Stuart

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