Résumé de Mille Pertuis de Julia Thévenot
Premier tome d’un diptyque de fantasy inventif, chaleureux et trash: une histoire de sorcières qui renouvelle le genre, par l’autrice de Bordeterre.
Quand, du haut de ses quinze ans, Ortie se retournait sur son enfance, c’était là qu’elle se retrouvait : sur le sofa de Tante Viv, entre ses deux sœurs. Épine, préadolescente aussi brillante que contradictoire, source infinie de portes claquées, qui remplissait 90% de l’attention de leur sorcière de mère. Et la petite Ronce, qui avait une façon bien personnelle d’occuper les 10% restants. C’est à cette époque-là que tout a vrillé. Là qu’Ortie a commis un impair de catégorie supérieure, qui lui a pavé la voie vers de très sérieux problèmes.
Fiche technique
Titre : Mille Pertuis – T1 : La Sorcière sans nombril
Autrice : Julia Thévenot
Édition – Collection : Gallimard Jeunesse – Grand Format Littérature
Nombre de pages : 432
Date de parution : 31.08.2023
Âge : À partir de 13 ans
Prix : 19.90€
Remarque : J’ai lu ce livre dans le cadre de l’édition 2023 du Pumpkin Autumn Challenge.
Mon avis sur Mille Pertuis de Julia Thévenot
Ce week-end, j’ai terminé La Sorcière sans nombril, le premier tome de la série Mille Pertuis de Julia Thévenot, un beau roman jeunesse qui me faisait envie depuis sa sortie et que j’avais donc glissé dans ma PAL pour le Pumpkin Autumn Challenge. Et c’était tellement bien que je ne peux pas attendre plus longtemps avant de t’en parler !
C’est très simple, j’ai beau y réfléchir depuis que je l’ai terminé… Je ne vois rien à reprocher à Mille Pertuis. Au point de le considérer comme un véritable coup de cœur. Donc oui, c’est du lourd.
Mes sorcières bien aimées
Que ce soit dans sa construction, son rythme, son imaginaire ou ses personnages… Tout était génial. C’est une lecture à la fois sombre et fraîche, qui nous entraîne par la main dans un récit déstabilisant et hypnotisant qui nous réserve de nouvelles surprises à chaque page tournée.
On s’attache tout de suite à Ortie, la sœur du milieu qui a du mal à trouver sa place. Petite sorcière aventureuse qui aime prendre les choses à revers et emprunter des chemins insoupçonnés. Elle est drôle, courageuse et attendrissante – si bien que l’on a envie de la prendre dans nos bras et de la guider pour lui épargner la prochaine catastrophe. Parce que des catastrophes, Ortie en provoque beaucoup. Depuis ces 5 ans, moment où elle commet une bêtise d’enfant innocent aux conséquences insoupçonnées, le destin semble s’acharner sur elle. Et c’est ce destin qu’Ortie va tenter de déjouer, pour rattraper son imprudence commise il y a tant d’années.
Avec elle, on entre dans sa famille aux côtés de ses deux sœurs – Épine, l’aînée détectée “précoce”, arrogante et qui pense que tout lui est dû ; et Ronce, la cadette toute mignonne et adorable qui aime faire des tours de manège dans la machine à laver en marche et manger (entre autres) des tartines de Décap’Four au petit-déjeuner et des pastilles de lave-vaisselle en guise de gâteaux apéro – et de leur mère. Très froide et absolument terrifiante, c’est sans aucun doute cette dernière qui m’aura collé le plus de frissons pendant ma lecture. Et pourtant, elle avait de la concurrence. Mais le personnage que j’ai préféré est certainement Tante Viv, cette vieille sorcière qui cache mille secrets, bourrue et aimante, chez qui Ortie va prendre ces cours de sorcellerie le mercredi après-midi.
Mille Pertuis de Julia Thévenot, un roman maîtrisé et sanglant
Et ne va pas croire que, si Mille Pertuis est un roman classé en “jeunesse”, cela signifie que ce qu’il recèle est tout doux et cotonneux. Bien au contraire : C’est trash et sanglant. Ce qui est probablement l’un des points du roman que j’ai préféré, étant donné que Mille Pertuis fait preuve d’un niveau de trash tout à fait réjouissant. Julia Thévenot a imaginé une magie incarnée et corporelle où les sorcières s’ouvrent le ventre avec un scalpel pour aller explorer leurs propres intestins et où elles récupèrent le sang de leurs règles pour tracer des pentacles super-puissants. Entre autres exemples. Alors oui, tu vas peut-être te dire que je suis un peu hardcore, mais il n’empêche que ça change de ce qu’on a l’habitude de voir.
Pour ce qui est du reste, et pour parler un peu de l’intrigue, je dirais simplement qu’elle nous réserve beaucoup de surprises, qu’elle va là où on ne l’attend pas, qu’il y a de l’action, de l’aventure et des émotions. Tout cela fait de Mille Pertuis une histoire qui casse les codes et qui puise dans tout un tas d’influences et de références pour nous offrir un roman original et riche. Tout cela magnifiquement écrit, avec une plume drôle et sensible signée Julia Thévenot – qui fait maintenant partie de ma liste “autrices à suivre”.
Je n’ai désormais qu’une hâte : Que la suite et fin de cette duologie débarque en librairie !
En bref
En bref, La Sorcière sans nombril, le premier tome de la série Mille Pertuis de Julia Thévenot est une excellente lecture à laquelle il est difficile de trouver un quelconque reproche à faire. C’était vraiment vraiment vraiment bon. Une excellente lecture à la fois sombre et fraîche qui casse les codes pour nous offrir une histoire originale, riche et faisant preuve d’un niveau de trash tout à fait réjouissant. Tout cela magnifiquement écrit, avec une plume drôle et sensible. Si tu le croises, aucune hésitation à avoir : FONCE !! Et vivement la suite !
Ma note
La citation de Mille Pertuis de Julia Thévenot
– Je sais écrire, dit-elle.
– Toi ?! À la bonne heure. Tiens !
Tirant une plume de choucas d’entre ses seins et un carnet jauni de sa manche, elle postillonna :
– Écris quelque chose que tu aimes bien.
Plus habituée aux crayons à papier qu’aux plumes et encriers, Ortie, péniblement, bâtonna :
“C O R E N T I N”.
Tante Viv tourna la feuille lentement et laissa ses doigts ridés au coin du carnet, longtemps.
– “Corentin”. C’est un commun.
– C’est un garçon.
– Je vois bien !
Le cigare rougeoyait plus vivement.
– Garçon ou fille, un commun reste un commun.
Ortie attendit la suite, les yeux grands ouverts, cils frémissants.
Tante Viv observa son cigare pensivement, puis tapota son chapeau de cendre dans le cendrier.
– Quand une sorcière tombe amoureuse d’un commun, déclara-t-elle, elle perd le Nord. Quand un commun tombe amoureux d’une sorcière, il se perd lui-même.
– Comment on fait pour pas se perdre ?
– Ça, ma bichette…
Une sorte d’immense respiration se fit entendre à travers le salon, qui tenait du courant d’air mais semblait venir d’en dedans. Ortie frissonna, et regarda autour pour en chercher l’origine. Rien n’avait changé dans le bazar ambiant.
Pourtant, Tante Viv, sans un mot, se leva pour entrer dans son placard (la seule porte dans toute la maison, hormis celle de l’entrée, et derrière laquelle elle cachait, probablement, les choses qu’elle ne voulait pas voir trop souvent). Elle resta longtemps, puis revint avec le visage tiré, les yeux flous, le bout de cigare entièrement gris et les manches retroussées. Elle saisit le papier d’Ortie et, sur la table, la bouteille de lait.
– Bon, c’est un petit truc de rien du tout, je pensais que tu allais écrire “les bonbons”, moi. Tu trempes le papier dans un bol de lait, démontra-t-elle, puis tu bois. La première gorgée aura exactement le goût de ce que tu as écrit sur le papier. Puis ça s’estompe progressivement, jusqu’au fond du bol…
Elle poussa le bol vers Ortie en la fixant drôlement. La fillette trempa son papier marqué du nom de Corentin, et but une lampée.
Ça avait le goût de ses joues vanille et éclats de cacahuète.
Julia Thévenot, Mille Pertuis – T1 : La Sorcière sans nombril
Le mot de la fin
Ce fut ma première confrontation avec Julia Thévenot, et je peux te dire que ça ne sera clairement pas la dernière ! Je prévois déjà de lire un de ses autres romans dans les semaines qui viennent, très probablement au cours du Cold Winter Challenge…
Si tu as déjà eu l’occasion d’en découvrir un, n’hésite pas à venir me conseiller en commentaires !
Tu es intriguée par Mille Pertuis et la plume de Julia Thévenot ?
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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