Résumé de Ma Tempête d’Éric Pessan
David est metteur en scène de théâtre. Il apprend un matin que sa future mise en scène de La Tempête de Shakespeare ne se fera pas. Ce revers, le dernier d’une longue série, le plonge dans une profonde crise existentielle. Seul espoir à l’horizon : il doit garder sa fille car la crèche est en grève. David va lui jouer sa mise en scène de La Tempête.
À quoi servent les artistes ? À quoi sert l’art ? À quoi servent ceux qui ne font pas des métiers sérieux ? Que laissent-ils à leurs enfants, à nous, aux autres, au monde, sinon le plus précieux des cadeaux : l’étoffe des rêves ?
Éditions Aux forges de Vulcain
Fiche technique
Titre : Ma Tempête
Auteur : Éric Pessan
Édition – Collection : Aux forges de Vulcain – Fiction
Nombre de pages : 160
Date de parution : 25.08.2023
Âge : À partir de 17 ans
Prix : 18.00€
Remarque : Je remercie vivement et chaleureusement les Éditions Aux forges de Vulcain ainsi que Netgalley pour l’envoi de ce livre. Je précise toutefois que mon avis n’en sera pas moins transparent, honnête et sincère.
Mon avis sur Ma Tempête d’Éric Pessan
C’est en regardant la dernière vidéo wishlist d’Alex Bouquine en Prada que j’ai croisé ce roman qui m’a rendue curieuse. Je me suis donc permis de le demander à la maison d’édition, qui a gentiment accepté de me l’envoyer en service presse.
Mais je dois malheureusement avouer que Ma Tempête d’Éric Pessan fut une lecture assez décevante…
Ma Tempête, une œuvre shakespearienne
Dans Ma Tempête, nous rencontrons David, metteur en scène qui ne se remet pas de l’échec de son projet (monter la pièce de théâtre La Tempête de Shakespeare) qui n’aboutira jamais. Il profite donc d’une journée seul avec sa fille pour faire le deuil de ce travail, notamment en partageant cette histoire (et la vision qu’il en a) avec sa fille, mais aussi et surtout en s’interrogeant sur l’état de la culture en France, sur son rôle, sa perception et son futur.
J’avoue être ressortie de ma lecture assez mitigée et, il faut bien l’avouer, pas mécontente de l’avoir terminée.
Ce petit roman se situe donc entre le récit et le plaidoyer. J’ai globalement apprécié le premier : la découverte de La Tempête de Shakespeare (pièce dont je n’avais encore jamais entendu parler), tous les parallèles qui sont faits entre cette histoire et la vie de David qui se répondent constamment, la véritable tempête qui éclate derrière les fenêtres de son appartement, son amour pour sa fille et sa vision de la paternité… Tout cela était intéressant, littérairement comme humainement parlant.
Un roman politisé
Les choses se sont corsées dans les passages où le personnage nous expose sa vision de l’art et de la culture dans notre pays. J’ai trouvé que ses idées et ses arguments manquaient de nuances et laissaient trop entrevoir ses opinions politiques. Il les évoque même clairement dans deux ou trois courts passages du récit.
Et si tu me suis déjà depuis quelque temps, alors tu sais sûrement que je n’apprécie pas du tout quand les idées politiques apparaissent comme cela dans des romans. La question n’est même pas de savoir si j’adhère ou non à ces idées, c’est simplement que je n’achète pas un livre pour entendre parler de politique, comme je te l’expliquais dernièrement dans ma chronique de La Décision de Karine Tuil.
Et même si je mets de côté cette propension politique, je répète que les arguments d’Éric Pessan manquaient, à mon sens, cruellement de nuance. Même si je comprends la déception et l’amertume du personnage, je ne suis pas sûre qu’elles soient une raison suffisante pour oublier toute forme de remise en question.
Éric Pessan et son style (trop) sophistiqué
Maintenant que cela est dit, passons au point avec lequel j’ai eu le plus de mal durant ma lecture de Ma Tempête : Le style et la plume de l’auteur.
Éric Pessan possède une écriture très particulière qui m’a beaucoup perturbée tout au long du récit. J’avais l’impression qu’il voulait se donner un style en faisant des phrases sophistiquées et endimanchées, ce qui donne un récit indigeste et franchement lourd. Et ce qui contribue à rendre le livre élitiste.
J’avoue que ce procédé m’a franchement énervée et a rendue m’a lecture plus ardue que nécessaire, entre autres parce qu’Éric Pessan ne semble pas savoir mettre de points à ses phrases. Le nombre de virgule et de point-virgule dans le texte est tout simplement faramineux et ne fait que contribuer à la complexité (inutile) du récit.
Alors je ne dis pas que tout est bon à jeter, bien sûr que non. Il y a certains passages que j’ai trouvés beaux, mais sans que je puisse les apprécier pleinement à cause de toutes les manières qui les entourent.
En bref
En bref, je ressors assez déçue de ma lecture de Ma Tempête d’Éric Pessan que j’ai trouvée intéressante littérairement comme humainement parlant, mais qui souffre cruellement de l’empreinte politique que l’auteur laisse sur son texte ainsi que de sa plume exagérément sophistiquée, rendant le tout trop élitiste. Je retiendrais malgré tout ma découverte de la pièce de Shakespeare que je pense aller regarder de plus près, tout en gardant en mémoire que le texte d’Éric Pessan aurait gagné à être plus nuancé dans ses idées et à être rendu plus accessible par son style.
Ma note
La citation de Ma Tempête d’Éric Pessan
Toujours, David a trouvé étrange que les gens parlent d’être acteur de leur vie, il est acteur, un acteur joue les mots pensés par un autre, pourquoi ne dit-on pas que l’on devrait être auteur de nos vies ?
Éric Pessan, Ma Tempête
Le mot de la fin
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas fait la démarche de demander un service presse, mais je suis finalement contente d’avoir renouvelé l’expérience pour découvrir un livre certes pas à la hauteur de mes attentes, mais qui m’aura permis de sortir de ma zone de confort et de me confronter à d’autres points de vue.
C’était également ma première rencontre avec un roman des Éditions Aux forges de Vulcain, mais je peux déjà te dire que ça ne sera pas la dernière. En effet, ils m’ont gentiment envoyé un autre livre de leur catalogue : Citadins de demain, le premier tome de la trilogie Capitale du Nord de Claire Duvivier qui me fait très envie depuis que Piko Books n’en finit plus d’en faire des éloges dans ses dernières vidéos. Je vais donc m’y plonger sans plus attendre, et je t’en parlerai bien évidemment le plus vite possible !
Tu connais les Éditions Aux forges de Vulcain ? Il y a un livre de leur catalogue que tu aimerais me conseiller ?
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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