Résumé de l’éditeur

On dirait bien que je suis ton nouveau livre favori.

Celui qui t’empêche de dormir la nuit,

parce que tu veux tourner toutes mes pages.

Tes doigts s’éternisant sur ma peau,

comme pour t’assurer que tu n’y perdes pas ta place.

Éditions Michel Lafon

Fiche technique

Titre La Tête hors de l’eau 

Autrice : Lili Reinhart

Édition : Michel Lafon

Genre : Poésie

Nombre de page : 229

Date de parution : 01.10.2020

Âge : À partir de 13 ans

Prix : 15.95€

Mon avis

C’est la première fois que je présente sur le blog un recueil de poèmes. Et pour cause : je n’en lis presque jamais. Peut-être tout simplement parce que je n’y ai pas été habituée. Les seuls livres de ce genre qui se trouvent dans ma bibliothèque sont Les Fleurs du mal et Le Spleen de Paris de Baudelaire. En clair, la seule poésie à laquelle j’ai été confrontée a toujours été via le lycée ou la fac. C’est peut-être dû à cette configuration de « lecture obligatoire », mais je n’ai jamais rien éprouvé de particulier à la lecture de poèmes. Aucun ne m’a jamais touchée.

Et puis, je ne sais pas si tu as remarqué, mais j’ai l’impression que la poésie s’est un peu démocratisé ces derniers temps, notamment avec la sortie de Lait et miel de Rupi Kaur, qui a beaucoup fait parler de lui. Ou bien plus récemment avec le discours de la poétesse Amanda Gorman lors de l’investiture de Joe Biden.

Ce fut l’occasion pour moi de me rendre compte qu’il y avait des poètes et poétesses modernes, qui vivaient en ce moment, à notre époque, et qui s’interrogeaient sur les mêmes enjeux que moi. (Je me rends compte que c’est un peu bête, mais c’est comme ça : pour moi les poètes étaient tous enterrés depuis longtemps.)

Je me suis alors lancé un « défis de fin d’année » (nous étions encore en 2020) : Lire un recueil de poèmes de notre époque. Et le 23 décembre dernier, alors que le feu crépitait dans la cheminée, qu’il était 18h30, que tout le monde était en train de lire dans le salon, et que je cherchais un moyen de me sortir du raz-de-marée que fut Le Prince cruel d’Holly Black, je me suis dit que c’était le moment idéal pour me lancer dans la découverte de la poésie.

Si tu te demandes pourquoi j’ai choisi ce titre plutôt qu’un autre, la raison est assez simple : Cela fait plusieurs années que je suis Lili Reinhart dans son travail d’actrice (elle fait notamment partie de la tête d’affiche de la série Riverdale), et les thèmes abordés dans ce recueil me parlant depuis quelques années. Alors, je n’ai pas cherché beaucoup plus loin et ai ouvert La Tête hors de l’eau.

En général

J’avoue que je n’ai pas vu le temps passer : J’ai refermé le livre une heure après l’avoir commencé. Certes, c’est un court laps de temps, mais qui fut rempli de nombreuses émotions, réflexions et découvertes…

J’ai d’abord eu la bonne surprise de voir qu’il y avait une note introductive qui se situait en préambule aux poèmes en eux-mêmes. En voici le début :

Nous lisons de la poésie, je crois, pour comprendre le monde qui nous entoure.

Alors que nous sommes nous-même incapables de trouver les mots, nous parvenons à déchiffrer nos vies grâce à ceux du poète.

J’ai commencé à lire des poèmes pour trouver à travers eux du réconfort lors d’épisodes de dépression. Durant ces moments où je me sentais profondément incomprise, la découverte de ces textes qui reflétaient beaucoup mes états d’âmes m’a peu à peu rassurée.

Il est difficile d’imaginer que quelqu’un sur terre éprouve exactement les mêmes sentiments que les nôtres, qui plus est avec la même intensité. C’est là toute la beauté et l’audace de la poésie.

Quand on se rend compte que quelqu’un nous comprend pleinement, soudain on se sent moins seul.

Lili Reinhart, La Tête hors de l’eau

Je ne sais pas ce que tu en penses, mais j’ai trouvé cette note bienvenue, très juste, et appréciable dans la mesure où elle nous éclaire sur ce que représente la poésie pour l’autrice et ce pourquoi elle a une place particulière dans sa vie. Ça a résonné en moi et ça a su me mettre dans les bonnes conditions pour aborder la suite. Je pense que si cette introduction n’avait pas été présente, à cet endroit précis, je n’aurais peut-être pas été dans l’ambiance adéquate, celle que méritait le recueil.

Pour ce qui est des poèmes en eux-mêmes, ils abordent différents thèmes qui tournent autour des amours (heureux, malheureux, perdus), des différentes rencontres et moments de vies en général qu’a pu vivre Lili Reinhart, de la violence des émotions, et de la dépression. Et même si je ne suis pas familière avec toutes ces expériences, j’ai l’impression d’en avoir absorbé une grande partie et d’être ressortie de cette lecture un peu grandie. Certains de ces poèmes ont ouvert et amorcé une certaine réflexion en moi, ce qui est toujours bénéfique : C’est, selon moi, la preuve qu’un écrit remplit son contrat.

J’ai donc été touchée par certains poèmes, émue, révoltée, attristée, effrayée, ou mise en colère par d’autres. D’autres encore ne m’ont pas vraiment marquée ou fait ressortir quelque chose de particulier, mais je pense que c’est normal, on ne peut pas toujours être en parfaite osmose.

J’aimerais préciser que j’ai fait le choix de lire la version traduite en français de La Tête hors de l’eau, simplement parce que je ne sentais pas mon anglais assez solide pour comprendre tous les méandres et les âpretés de la poésie. Je ne sais pas si c’est la traduction qui a modifié cela, mais je n’ai pas vraiment vu de rimes ou de mesure de syllabes particulières. Ce qui ne m’a pas vraiment dérangé. Lili Reinhart écrit une poésie très libre, dont un poème peut n’être composé que de trois vers, tandis que d’autres peuvent noircir 2, 3, 4, 5, parfois jusqu’à 7 pages lorsqu’elle veut nous raconter un épisode en particulier. J’ai apprécié cette différence avec les poètes de l’époque classique qui ont suivi des règles quasi-mathématiques dans leur écriture.

Une autre bonne surprise m’attendait à la lecture du recueil. J’ai découvert que certains poèmes étaient illustrés d’un dessin de Curt Montgomery. C’était une excellente façon de sublimer certains textes en leur apportant une touche de poésie supplémentaire. Le trait de Curt Montgomery est simple et appelle à la rêverie. C’est d’ailleurs lui qui a dessiné la couverture du recueil. C’était donc un petit plus qui m’est rapidement apparu comme presque indispensable.

Voici l’un des dessins de Curt Montgomery, qui accompagne ce poème :

Puisque cet hiver, apparemment,

nous appartient,

j’essaierai de dessiner des anges

dans les volutes enneigées

de tes cigarettes.

Si je peux simplement exprimer une petite critique, j’aimerais ajouter que payer 15.95€ pour ce livre m’a paru un peu exagéré dans le sens où, certes, on ne détermine pas le prix d’un livre en fonction de la quantité de mots qu’il contient. J’ai simplement été désappointée de n’avoir occupé qu’une heure de ma journée pour ce prix. Je me demande si je n’ai pas aussi payé pour le nom qui est sur la couverture et la renommée de Lili Reinhart. Mais après tout, c’était mon choix et personne ne m’a forcé la main…

En bref

En bref, La Tête hors de l’eau de Lili Reinhart est un recueil de poèmes qui m’a réconciliée avec le genre et qui fut une très chouette expérience que je réitérerai sans hésiter. Les thèmes qui y sont traités m’ont parlés et parleront à beaucoup de gens, avec cette écriture dénuée d’images et de figures de styles difficilement compréhensibles, et les dessins de Curt Montgomery qui illustrent plusieurs poèmes et permettent une évasion encore plus étendue.

Ma note

Les 5 poèmes

Avant de commencer un nouveau livre qui m’intéresse j’aime aller checker quelques citations pour voir si le style d’écriture me plait. Voici donc cinq poèmes. Libre à toi de les lire ou pas, suivant si tu aimes bien savoir dans quoi tu t’engages ou si tu veux garder le total plaisir de la surprise.

Par une journée ordinaire,

à un moment quelconque

de retour du travail en voiture,

sous un coucher de soleil jaune

et les fenêtres entrouvertes

je me suis promis

de ne jamais te laisser

être celui qui est parti.

LILI REINHART, LA TÊTE HORS DE L’EAU

C’est incroyable :

dès que ton souffle

se mêle au mien

je respire soudain à pleins poumons,

à croire que, jusque-là,

j’étouffais en silence.

LILI REINHART, LA TÊTE HORS DE L’EAU

Je suis la battante par excellence.

Celle qui ne lâche rien

et ne choisit jamais

la solution de facilité.

Avec le temps,

certains finissent par

craquer et s’effondrer.

Sache juste

que ce ne sera

jamais moi.

LILI REINHART, LA TÊTE HORS DE L’EAU

Les graffitis.

Autre manière pour les hommes

de dire : « J’étais là avant. »

Tels des chiens marquant leur territoire.

Sachant tous les rivages et les contrées

qu’il nous reste à explorer,

pourquoi faut-il que l’on afflue tous

en masse aux mêmes endroits ?

LILI REINHART, LA TÊTE HORS DE L’EAU

Ce jour-là,

le soleil s’était montré pour nous.

Nous avions remonté le sentier déblayé,

en amont du lac gelé.

Mes pieds s’enfonçaient dans la neige

et je riais.

En perte d’équilibre

à haute altitude.

Le froid picotant

mes doigts nus.

Je ne me trouvais pas à mon avantage,

à trébucher devant ton objectif.

Tu sais cependant capter des instants de moi

que je remarque pour la première fois.

À travers ton regard, je me découvre.

Les joues rouges et ces cheveux en bataille

que je repousse constamment pour dégager mon visage.

Et la lumière

du soleil

qui s’était montré rien que pour nous.

LILI REINHART, LA TÊTE HORS DE L’EAU

Le mot de la fin

Tout cela pour dire qu’il ne faut pas avoir peur de la poésie, il faut simplement trouver celle qui nous correspond.

Maintenant que j’ai trouvé la mienne, je cherche d’autres recueils qui pourraient me convenir. Tu en a à me conseiller ?

J’espère que cet article, qui sort un peu de mes sentiers battus, t’a plu et t’a peut-être permis d’être confronté à de nouveaux horizons. Es-tu un lecteur de poésie ?

Sinon, bonne nouvelle de mon côté, j’ai enfin atteint le saint graal : les vacances ! Je suis si heureuse, si tu savais ! Je danse dans toute la maison (même si tout en écrivant, ce n’est pas très pratique). Ce n’est qu’une semaine, mais ça me permettra déjà de recharger un peu mes batteries, qui en ont bien besoin…

Sur ce, je te dis à bientôt pour un nouvel article.

Et d’ici là, je te souhaite de très belles lectures !

Amandine Stuart

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