Résumé de l’éditeur
Un roman initiatique drôle et acide. Le manuel de survie d’une guerrière en milieu hostile. La fureur de vivre.
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
La Vraie Vie est un roman initiatique détonant où le réel vacille. De la plume drôle, acide et sans concession d’Adeline Dieudonné jaillissent des fulgurances. Elle campe des personnages sauvages, entiers. Un univers à la fois sombre et sensuel dont on ne sort pas indemne.
Fiche technique
Titre : La Vraie Vie
Autrice : Adeline Dieudonné
Édition – Collection : L’Iconoclaste – Littérature
Nombre de pages : 270
Date de parution : 29.08.2018
Âge : À partir de 18 ans
Prix : 17.00€
Récompenses : Prix Renaudot des Lycéens 2018 – Prix du Roman Fnac 2018 – Grand Prix des Lectrices ELLE 2018
Remarque : J’ai lu ce livre dans le cadre de l’édition 2022 du Pumpkin Autumn Challenge.
Remarque Bis : J’ai découvert ce livre dans sa version audio, lue par l’autrice.
Mon avis
Je repousse l’écriture de cet article depuis des semaines, parce que j’ai peur de l’écrire et que, franchement, je ne sais pas trop comment l’écrire. Mais il est temps de prendre les choses à bras-le-corps. Parce que je ne peux tout simplement pas ne pas t’en parler au vu de l’énorme claque que je me suis prise en pleine figure. Pas très agréable, comme claque, mais on ne peut plus marquante, ça oui. C’est d’ailleurs ce qui en fait un gros coup de cœur.
Si j’avais bien sûr déjà entendu parler de ce roman au moment de sa sortie et de tous les prix qu’il a remportés, c’est Alex Bouquine en Prada qui a su m’interpeller en en parlant merveilleusement dans l’une de ses vidéos que je ne peux que t’encourager à aller découvrir. Et c’est au moment de constituer ma PAL pour le Pumpkin Autumn Challenge, lorsque je me suis retrouvée face à la catégorie “La Maison Slanghsters” qui avait notamment pour mot-clé “Livre Audio”, que ce livre a émergé de mes souvenirs. C’est donc enfin au début de ce mois de Novembre, par une soirée ordinaire, en me glissant sous la couette pour me préparer à dormir, que j’ai ouvert mon application et lancé l’écoute de La Vraie Vie pour la première fois.
Angoisse
Et autant dire que je n’ai pas dormi avant un long (long) moment.
Parce qu’il y a cette ambiance si chaude et gluante qui fait que, même si l’action n’est pas forcément toujours au rendez-vous, on se retrouve comme hypnotisé malgré nous par cette histoire qui nous est racontée, incapable de nous en détacher. J’étais là, dans mon lit, censée être en train de me détendre mais en réalité totalement crispée et les yeux grands ouverts, en train d’essayer de me persuader que, non, je n’avais absolument pas besoin d’allumer la lumière.
Pourtant, ce n’est pas que La Vraie Vie soit un roman d’horreur. Aucune créature surnaturelle à l’horizon. Mais parfois les humains peuvent s’avérer être des monstres tout aussi convaincants. Je ne t’en dirai volontairement pas beaucoup plus sur l’intrigue, parce qu’il me semble que le résumé dit l’essentiel et que cette histoire doit se découvrir à l’aveugle pour que ton expérience de lecture soit optimale.
Donc oui, je crois qu’on peut dire que j’ai flippé durant cette lecture, mais peut-être pas dans le sens où tu l’entends. Parce que s’il y a bien deux ou trois scènes qui m’ont légèrement traumatisée, la vraie force de ce roman se trouve dans sa dimension psychologique menée d’une main de maître par Adeline Dieudonné. Elle nous attrape dès la première ligne et, à partir de là, joue avec nous comme avec des marionnettes, nous entraîne par ici, puis par là, pour finalement nous faire faire demi-tour et ouvrir une porte que l’on n’avait pas remarquée jusque-là. Et le pire, c’est que l’on ne peut rien faire d’autre que de la suivre.
Tension
J’ai été incapable de retirer mes écouteurs, parce que j’étais dedans et qu’il fallait que je sache. Il le fallait. Et chaque jour, j’attendais la nuit qui arrivait avec appréhension et anticipation pour pouvoir continuer mon écoute de La Vraie Vie. C’est un mélange de sentiments paradoxaux qui m’ont assaillie tout au long de ma lecture, à la fois fascinée et horrifiée de ce qui se déroulait devant mes yeux. Parce que j’étais là, incarnée au milieu de cette histoire qui, j’en suis persuadée, se transformerait en véritable bombe si elle était un jour adaptée en film.
Pour dire vrai, je ne peux pas t’assurer avec certitude que j’aurai été autant percutée par ce livre si je l’avais découvert en me confrontant directement au texte. Je reste intimement persuadée que sa version audio l’a rendue encore plus vivant. D’autant plus que c’est l’autrice elle-même, Adeline Dieudonné, qui appose sa voix sur ses propres mots. Et le résultat est franchement magnifique, parce qu’en plus de sa plume et de son style aux qualités certaines, cette interprétation donne une consistance à cette histoire qui est véritablement incarnée sous nos yeux.
Et tout cela contribue à alimenter la tension juste insoutenable de ce roman. Plus les pages se tournent et plus il devient évident que quelque chose va se passer. Et c’est précisément ce quelque chose qui nous empêche de reprendre notre respiration. On ne sait pas quand. On ne sait pas quoi. Mais on sait que quelque chose de terrible va se produire parce qu’il est impossible que tous ces évènements qui vont crescendo (et dont je ne te dirai rien) ne nous entraînent pas vers un final d’une mocheté sans nom. Et tu sais quoi ? Ça arrive bel et bien. Et pourtant, ce roman a su me surprendre jusqu’à la dernière ligne.
En bref
En bref, La Vraie Vie de Adeline Dieudonné est une lecture loin d’être de tout repos mais qui s’est révélée être un énorme coup de cœur, pour son ambiance et cette tension absolument fascinantes et terrifiantes qui nous interdisent de lâcher ce livre avant d’en connaître la fin. Je ne peux que te recommander de découvrir cette histoire dans sa version audio dès que l’occasion se présentera, pour une expérience de lecture décuplée.
Ma note
La citation
C’est là que ça a éclos. Au creux de mon ventre. Ce n’était pas au niveau des tripes, c’était plus profond que ça. Au-delà de tout. Une créature beaucoup plus grande que moi a poussé. Dans mon ventre. Ça n’était pas la même bête que celle que le Champion nourrissait, chaude et moelleuse. Celle-là était hideuse. Son visage abject vomissait d’autres créatures, ses enfants. Cette bête-là voulait manger mon père. Et tous ceux qui me voulaient du mal. Cette bête m’interdisait de pleurer. Elle a poussé un long rugissement qui a dépecé les ténèbres. C’était fini. Je n’étais pas une proie. Ni un prédateur. J’étais moi et j’étais indestructible.
Adeline Dieudonné, La Vraie Vie
Le mot de la fin
Me revoilà comme promis mercredi dans mon Bilan Lectures du mois de Novembre après un enchaînement de soucis de santé dont je me serais bien passée, mais qui semblent enfin terminés (ou en bonne voie de l’être). Je reprends donc les chroniques avec grand plaisir et plus motivée que jamais – ce qui est une bonne chose quand je vois tout le retard qui s’est accumulé… Espérons qu’il sera vite rattrapé !
Alors en attendant un nouvel article qui ne saurait tarder, je te dis à bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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