Résumé de l’éditeur
“Ma pauvre lyre, c’est mon âme”, écrit en 1833 Marceline Desbordes-Valmore, dont la vie fut jalonnée de drames personnels. Pourtant, sa poésie résonne avec les questions existentielles les plus universelles. Elle rend une voix aux êtres aimés disparus trop tôt et aux opprimés, se joue des frontières entre les sexes. Vous l’aurez compris, vous tenez entre vos mains une œuvre d’une grande modernité – n’en déplaise aux médisants qui surnommèrent la poétesse “la Grande Pleureuse” !
Fiche technique
Titre : Poésies
Autrice : Marceline Desbordes-Valmore
Édition – Collection : Folio – Folio+Lycée (n°29)
Genre : Poésie
Nombre de pages : 240
Date de parution : 08.04.2021
Âge : À partir de 17 ans
Prix : 5.00€
Mon avis
Il y a des années, au détour d’une vidéo YouTube que je serai bien incapable de retrouver aujourd’hui, j’ai entendu le nom de Marceline Desbordes-Valmore pour la première fois. La lectrice qui en parlait avec beaucoup de passion et d’enthousiasme nous avait même lu un extrait d’un de ses poèmes… Et ce nom est resté gravé dans ma mémoire depuis, en sachant qu’un jour, je rencontrerais moi aussi Marceline Desbordes-Valmore. Et ce jour est finalement venu en Mars 2023.
Petite précision pratique avant de passer au vif du sujet : J’ai été un peu perdue au moment de choisir quel livre acheter pour découvrir l’autrice. Mais j’ai finalement décidé de me tourner vers l’anthologie qu’ont édité Folio lorsque Marceline Desbordes-Valmore est tombée comme sujet du bac en 2021, en me disant que ce serait certainement le livre le plus complet, varié et documenté sur le sujet (avec une biographie et des éléments de vie de l’autrice). Je n’ai donc eu accès qu’à des poèmes choisis, extraits de ses recueils, mais qui m’ont permis d’avoir une bonne vision d’ensemble de son œuvre globale. Mais trêve de blabla, passons à mon ressenti après ma lecture des Poésies de Marceline Desbordes-Valmore !
Romantisme & Lyrisme
La quatrième de couverture nous apprend que l’autrice était surnommée “La Grande Pleureuse”… Et je dois dire que je comprends pourquoi. Oui, ses vers sont empreints de tristesse, de mélancolie et de tragédies. Mais n’oublions pas que Marceline Desbordes-Valmore écrit en plein XIXe siècle, à l’époque où le romantisme bat son plein ! Alors oui, il y a des rivières qui coulent, des fleurs qui vibrent dans le vent et la nature qui s’exprime pour illustrer les malheurs de la vie… Le lyrisme dans toute sa gloire ! Mais les poètes masculins de l’époque faisaient la même chose, et on ne les a pas traités de pleureurs pour autant !
Une vie et une œuvre de femme qui méritent d’être connues
Je ne dis pas ça pour exprimer une simple remarque féministe, c’est simplement que Marceline Desbordes-Valmore écrivait bel et bien autour de sujets extrêmement modernes pour l’époque, en particulier autour de la maternité ou de sa vie de femme en général. Ce qui m’a beaucoup marquée, impressionnée et réjouis. Je ne sais pas si on peut aller jusqu’à dire que l’autrice et ses Poésies sont féministes… Mais ce qui est sûr c’est que l’on s’en rapproche. Et en même temps, quand on connaît un peu l’histoire de Marceline Desbordes-Valmore, on ne peut pas lui reprocher de s’épancher dans ses poèmes et d’étirer le lyrisme à l’extrême : sa vie est rythmée par la perte et le deuil – de ses amours, de sa famille, de ses enfants (cinq sur six vont progressivement disparaître).
Donc oui, j’ai parfois trouvé que l’on tirait beaucoup sur la corde, mais je ne le reproche pas, parce que ça faisait partie des canons de l’époque et de résonances personnelles. Certains vers et poèmes m’ont marquée, bien sûr, et je les ai précieusement notés pour pouvoir y revenir plus tard… Tandis que d’autres me sont passés totalement au-dessus – et ce n’est pas grave, c’est simplement le jeu de la poésie. J’ai en revanche été surprise de découvrir de nombreux longs poèmes (parfois jusqu’à 5 ou 7 pages), ce à quoi je ne m’attendais pas du tout. Ce n’est malheureusement pas ma forme préférée, parce que je me perds souvent dedans. J’avoue donc que j’en ai parfois sauté quelques-uns… Mais, encore une fois, c’est le jeu avec la poésie – elle peut se lire d’une traite ou se picorer, et c’est ce qui fait son charme.
En bref
En bref, les Poésies de Marceline Desbordes-Valmore n’ont pas été la lecture la plus marquante de mon mois de Mars, mais elles m’ont tout de même permis de rencontrer et de connaître une autrice un peu oubliée et qui est pourtant l’une des figures du romantisme et du lyrisme du XIXe siècle. Ses poèmes s’inscrivent donc en plein dans le genre, ce qui n’a pas toujours su me séduire, mais je conserve tout de même de bons souvenirs de certains vers et poèmes qui sont parvenus à me toucher.
Ma note
La citation
LES ROSES DE SAADI
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est toute embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
Marceline Desbordes-Valmore, Poésies
Le mot de la fin
Il faut savoir emplir sa vie de poésie, c’est important. Et quand en plus elle nous permet de découvrir des portraits, des vies et des œuvres de femmes mises de côté… Ça devient une nécessité !
Tu connais Marceline Desbordes-Valmore et ses Poésies ?
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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