Résumé du Mari de mon Frère
Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé… Perturbé par l’arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n’est autre que le mari de son frère jumeau… Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l’homme qu’il aimait. Yaichi n’a pas alors d’autre choix que d’accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses…
Fiche technique
Titre : Le Mari de mon Frère
Auteur : Gengoroh Tagame
Édition – Collection : Akata – Large
Genre : Graphique – Manga
Âge : À partir de 14 ans
N° | Pages | Parution | Prix |
---|---|---|---|
1 | 180 | 08.09.2016 | 7.95€ |
2 | 176 | 10.11.2016 | 7.95€ |
3 | 274 | 26.01.2017 | 7.95€ |
4 | 176 | 26.10.2017 | 7.95€ |
Mon avis sur Le Mari de mon Frère
Aujourd’hui j’ai envie de te parler d’une série de quatre mangas qui a marqué mon début d’année 2023 : Le Mari de mon Frère de Gengoroh Tagame. J’ai croisé cette série suite aux recommandations d’Alex Bouquine en Prada qui en a tellement bien parlé que je n’ai pu qu’être attirée par cette histoire, qui présentait l’avantage non négligeable de se terminer en quatre tomes (ce qui est tellement rare avec les séries de mangas qui ne semblent n’avoir jamais de fin).
Je me suis donc lancée en mars, curieuse de découvrir ce genre qui m’était jusqu’alors inconnu… Et je suis tout de suite tombée sous le charme de ce trio de personnages terriblement attachants que forment Yaichi, Kana et Mike. Si bien que la série n’a pas traîné bien longtemps dans ma PAL : je l’ai terminée en juillet avec une petite boule au ventre à l’idée de devoir dire au revoir au Mari de mon Frère.
À la rencontre d’une famille éminemment attachante
Il faut dire que, si tu commences à connaître mes goûts en matière de lecture graphique, tu devrais vite comprendre pourquoi les thématiques abordées dans Le Mari de mon Frère de Gengoroh Tagame n’ont pu que me toucher. On y rencontre Yaichi, père célibataire qui élève seul sa fille Kana et qui va un jour voir débarquer Mike sur le pas de sa porte. Mike lui apprend qu’il est le mari de son frère jumeau récemment décédé alors qu’ils vivaient tous les deux au Canada. Et c’est donc dans une volonté de faire son deuil, de mieux connaître sa belle-famille et le passé de son mari que Mike a entrepris ce voyage au Japon. Mais alors que Kana accueil cet oncle avec chaleur et fascination, Yaichi ne voit pas les choses d’un si bon œil, lui qui n’a jamais vraiment accepté l’homosexualité de son frère.
Et laisse-moi te dire que ce fut une lecture tout à fait réjouissante ! Entre le trope de la found-family (aka mon préféré de tous les temps), les thématiques de la découverte de l’autre, de faire face à son passé, de remise en questions de ses idées… Mais aussi toute la douceur qui se dégage de ce récit grâce à la petite Kana (mon coup de cœur de la série) qui apporte fraîcheur, naïveté, tendresse et humour… Gengoroh Tagame a eu l’intelligence de créer une histoire tranche de vie et feel-good, mais qui interroge des faits de société primordiaux pour notre époque – l’homosexualité n’étant pas du tout vue de la même façon au sein de la société japonaise qu’elle ne l’est en Europe ou aux États-Unis.
Je retiendrai notamment les quelques “petits cours de culture gay, by Mike” qui ponctuent chaque tome et où l’auteur (sous couvert de la voix de Mike) nous expose des traditions ou des spécificités de la culture queer au Japon ou dans le monde. Ce qui fait que Le Mari de mon Frère est autant une histoire tendre que culturelle et pédagogique. Avec son côté éminemment solaire, tantôt drôle, tantôt poignant, il est impossible de rester de marbre face à ce trio de personnages que l’on suit dans leur quotidien, dans leur découverte de l’autre et dans leur acceptation de la différence. Un cheminement de pensées qui se fait dans la douceur et la bienveillance, pour une histoire qui mériterait bien plus d’échos.
Zoom sur chaque tome du Mari de mon Frère
Pour te donner un avis un peu plus individuel, voici de façon la plus courte possible ce que j’ai pensé et ressenti pour chaque tome.
- Tome 1 : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce premier tome que j’ai trouvé très bien équilibré entre les remises en question de Yaichi -qui apprend petit à petit à revoir ses jugements- et les moments plus doux autour de la petite Kana. C’est un personnage que j’ai adoré parce qu’elle apporte beaucoup de fraîcheur, d’humour et de naïveté dans cette histoire aux sujets pas toujours simples à aborder. Elle permet d’alléger le récit et d’éviter que certaines situations deviennent trop lourdes. Bref, c’est un bon début que je vais m’empresser de poursuivre après ce petit cliffhanger final auquel je ne m’attendais pas du tout !
- Tome 2 : Cette suite a confirmé mon amour pour cette série. Les pages se sont tournées toutes seules alors que je me sentais si bien auprès de ce trio de personnages si attachants. J’ai eu l’impression que ce T2 était plus axé sur le côté “tranche de vie” et qu’il ne mettait peut-être pas autant l’accent sur la position de la société japonaise face à l’homosexualité que dans le premier volet. Mais ce n’est pas grave puisque c’était tout de même présent, de manière un peu plus “naturelle”, ce qui me fait dire que, finalement, j’ai peut-être encore plus apprécié ce T2 en regard du premier !
- Tome 3 : Ce fut une heure de pur plaisir où je me suis totalement déconnectée de ce qui m’entourait pour me consacrer pleinement à ce troisième opus, qui fut d’ailleurs parfaitement à la hauteur des deux premiers. C’est toujours autant un régal de retrouver ce trio de personnages à la dynamique que j’aime tant. J’ai notamment beaucoup aimé constater que Yaichi évolue de mieux en mieux dans ses réflexions et réactions. Le tout était très doux, très bienveillant, très drôle et très réaliste sur les conditions de vie des homosexuels au Japon (il m’a semblé en tout cas). Bref, c’était parfait ! En refermant ce T3 j’ai réalisé qu’il ne me restait plus qu’un volume pour profiter des personnages et de cette histoire… Et je me rends compte que je n’ai vraiment pas envie de les quitter !
- Tome 4 : Ce dernier volume montre tout le cheminement effectué par les personnages depuis leur rencontre. Leur évolution de pensée et d’action fait du bien à voir dans ces derniers chapitres qui concluent l’histoire de la manière qu’il fallait, bien que sur un ton assez doux-amer. Les émotions sont au rendez-vous et ne nous laissent pas de marbre, mais tout ça était nécessaire pour construire une fin dans la continuité du reste de l’histoire. Jusqu’au bout Gengoroh Tagame aura su rester fidèle à ses personnages et à son intrigue, pour nous offrir une conclusion digne de ce qu’on pouvait en attendre.
En bref
La série de mangas Le Mari de mon Frère de Gengoroh Tagame fut une excellente découverte qui a désormais sa place d’honneur dans ma bibliothèque. Partir à la rencontre de cette famille atypique, solaire et terriblement attachante fut un immense plaisir. C’est une histoire tranche de vie et feel-good, mais qui interroge des faits de société primordiaux pour notre époque avec intelligence, délicatesse et humour.
Ma note
Les 4 citations du Mari de mon Frère
Le mot de la fin
Cette chronique lecture graphique est déjà la vingt-sixième de l’année 2023. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ma découverte du genre a été un franc succès, que je compte bien poursuivre et explorer encore davantage en 2024 !
N’hésite donc pas à aller jeter un œil à mes recommandations, tu y trouveras forcément la prochaine pépite qui fera fondre ton petit cœur :
En attendant de te retrouver là-bas, je te souhaite un bon vendredi et d’excellentes lectures !
Il y a une lecture graphique qui a marqué ton année 2023 ?
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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