Résumé de l’éditeur
Saitama-ken, Japon.
Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s’enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d’amour passionnel, de secrets.
Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la sœur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son cœur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai…
Fable surréaliste, la Fille qui tressait les nuages narre les destins entrecroisés d’un amour perdu, une famille maudite et les tragédies d’une adolescence toujours plus brève.
Fiche technique
Titre : La fille qui tressait les nuages
Autrice : Céline Chevet
Édition – Collection : Le Chat Noir – Neko
Nombre de page : 292
Date de parution : Juin 2018
Âge : À partir de 16 ans
Prix : 19.90€
Remarque : J’ai reçu ce livre grâce à mon abonnement Boobox.
Mon avis
Lorsque je reçois mes livres du mois de la part de Boobox, je vais toujours vérifier sur Booknode les notes et les avis d’autres lecteurs. C’est ce que j’ai fait pour La fille qui tressait les nuages, et je dois dire que si les notes et commentaires n’avaient pas été aussi dithyrambiques, je l’aurais probablement laissé de côté. Pourquoi ? Parce que le résumé et la couverture me paraissaient trop jeunesse et cul-cul-la-praline à mon goût.
Mais j’ai finalement suivi le collectif et ai lu ce roman il y a quelques jours.
Ai-je bien fait de suivre les recommandations et de me dire que La fille qui tressait les nuages valait le détour ? La réponse est juste-là !
En général
Faire cette chronique se révèle être assez délicat. J’aimerais vraiment trouver le juste milieu entre le fait d’exprimer tout ce que je ressens pour ce roman, et le fait de t’en dévoiler le moins possible dessus. Parce que je suis intimement persuadée que La fille qui tressait les nuages doit se découvrir au fur et à mesure de la lecture, c’est justement ce qui en fait tout l’intérêt.
Enfin, je peux commencer par dire que ce livre restera dans mon esprit pendant très longtemps. Alors que je ne m’attendais pas du tout à être le lectorat qu’il fallait à ce roman, il m’a rapidement embarqué. Je pense sincèrement qu’il est à la portée de tous – adeptes de l’imaginaire ou non.
Mais attention ! Ne te fis surtout pas à cette couverture toute guimauve, parce que ce qu’il y a derrière est d’une noirceur, d’une brutalité et d’une violence assez extrêmes. Je ne m’attendais pas à voir des sujets aussi graves être traités et vécus par des ados de 16 ans. Ça m’a assez choquée d’abord, et ça a continué au fur et à mesure que le récit évoluait. Ces surprises ont fait que j’ai fini par me dire que tout était possible, et ça a rendu le suspense qui tourne autour de cette histoire encore plus excitant et entraînant.
J’avais une véritable envie (presque un besoin) de tourner les pages, d’en apprendre plus, et de finalement connaître le fin mot de cette histoire.
C’était aussi la première fois que j’évoluai dans un récit qui se déroulait au Japon. D’une part, c’était beau. J’étais vraiment bercée par cette ambiance à la fois douce et inquiétante que cette géographie participait à nous donner. Mais j’ai aussi trouvé ce choix très judicieux quant aux caractères des personnages. Ils étaient très sereins, mais pas naïfs sur la situation, ce qui rendait les choses d’autant plus singulières pour nous. De plus, le Japon était l’endroit parfait pour développer tout l’aspect imaginaire, fantastique, et assez surnaturel de cette histoire. Bref, le cadre collait. En fait, je me rends compte qu’il y avait vraiment une ambiance telle que l’on peut en retrouver dans les dessins animés de Miyazaki.
Est-ce que tu commences à remarquer que je n’ai pas encore parlé du fond de cette histoire ? Oui ? Mince ! J’essaie de m’y mettre alors !
La fille qui tressait les nuages est un conte folklorique et fantastique extrêmement poétique qui retrace une quête de soi et de vérité, sous fond de secrets et de malédiction. C’est à la fois beau et tragique, surprenant et original. J’avais beau chercher la clef et la fin de tout ça, je n’ai fait qu’entrapercevoir la vérité. Je pense qu’une partie de mon cerveau avait compris la finalité de cette histoire, mais l’autre partie ne voulait pas le voir. Mille et une théories ne cessaient de se bousculer dans ma tête, sans jamais que je ne m’arrête sur une en particulier. Je me suis aussi beaucoup attaché aux personnages, les ai trouvés humains. Certes, ils sont très peu, mais ils ont tous un véritable rôle à jouer. Bref, c’était très bien ficelé.
J’ai simplement été légèrement déstabilisée au début (surtout dans le premier chapitre) par cette écriture qui rendait l’univers assez onirique et éthéré. En fait, j’avais du mal à savoir si c’était l’écriture très imagée et poétique de Céline Chevet qui contribuait à rendre une telle ambiance. Ou bien si c’était simplement une volonté de rendre l’univers en adéquation avec la partie fantastique de l’histoire. En tout cas, cette interrogation s’est dissipée après le premier chapitre, et j’ai simplement profité de La fille qui tressait les nuages en la prenant telle qu’elle était. J’ai très vite pris le pli de cette petite étrangeté. Et après coup, je me suis dit que si elle n’avait pas été là, l’histoire aurait été plus fade, ce qui aurait été sacrément dommage !
En bref
En bref, La fille qui tressait les nuages de Céline Chevet est un récit sacrément original et surprenant (en tout cas, c’était la première fois que je lisais ce genre de chose). Bien qu’il ne faille pas être trop sensible, cette histoire saura te transporter au sein de la mythologie japonaise avec douceur et amour. C’est une petite perle rare que je ne peux que t’encourager à découvrir !
Ma note
Les 5 citations
Avant de commencer un nouveau livre qui m’intéresse j’aime aller checker quelques citations pour voir si le style d’écriture me plait. Voici donc cinq citations (toujours garanties 100% sans spoilers, évidemment !). Libre à toi de les lire ou pas, suivant si tu aimes bien savoir dans quoi tu t’engages ou si tu veux garder le total plaisir de la surprise.
Regarde le soleil s’étendre à l’infini,
Les perles du temps en égratignent l’azur
Lorsque la flèche crève les nuages.
Mais ne perdons pas espoir,
De nos mains noueuses, nous en ferons des oiseaux
Tressons les nuages !
Céline Chevet, La fille qui tressait les nuages
Solitude l’embrassa de toute sa compassion versant pour elle les larmes qui ne coulaient plus, Folie lui fit oublier son malheur en chuchotant à son oreille que les nuages seraient leurs témoins, qu’ils sauraient, eux, comme la vie nous berce de cruautés, comme il est bon de se laisser tenter par de belles illusions d’amour et d’amitié.
CÉLINE CHEVET, LA FILLE QUI TRESSAIT LES NUAGES
– On deviendra la mer, avait enfin dit Souichiro de sa voix grave comme le monde.
– On deviendra la mer ? avais-je répété, perplexe.
– On deviendra la mer quand tout sera fini. Après cette vie, après celle d’après, on refera partie d’un tout. Toi, moi. On sera dans le même flux de vie et tout ça n’aura plus vraiment d’importance.
– Tout ça ?
– Toi, moi. Nos trahisons, nos larmes.
CÉLINE CHEVET, LA FILLE QUI TRESSAIT LES NUAGES
Souichiro n’avait pas donné d’explication, mais à l’intérieur de moi, le souffle des vagues me tiédissait le coeur. La mer calme, la mer grande, la mer protectrice, la mer en colère, la mer puissante : celle au sein de laquelle les âmes se fondent. Le flux du pardon. Un goût salé de rédemption.
CÉLINE CHEVET, LA FILLE QUI TRESSAIT LES NUAGES
Devant la mer, tu peux tout oublier. Il n’y a que devant elle que tu peux te permettre de n’être qu’un grain de sable sans autre but que d’exister.
CÉLINE CHEVET, LA FILLE QUI TRESSAIT LES NUAGES
Le mot de la fin
Je suis contente de t’avoir parlé de cette pépite ! J’espère que t’ai donné envie de t’y pencher !
En attendant, je retourne à la recherche d’autres histoires extraordinaires…
À bientôt pour un nouvel article !
Amandine Stuart
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