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Des lectures variées et des avis sincères

Blandine Rinkel, A-t-on encore le droit de changer d’avis ?

Résumé de l’éditeur

Avoir une opinion définitive, choisir son camp et réprouver l’autre… Nous sommes sans arrêt incités à prendre parti. Et ce, sans retour possible. Pourtant, comment savoir avec certitude quel métier nous exercerons dans 10 ans ? Quel style de musique nous définit le mieux ?

Dans ce texte intime, à la fois ode aux convictions et à l’incertitude, Blandine Rinkel prend le contrepied des injonctions actuelles, et rappelle notre droit à changer. Parce que s’autoriser à changer, c’est préférer le dialogue à l’entente forcée, et le conflit à l’indifférence. C’est accepter que l’on puisse se tromper sans se trahir, être contradictoire et pluriel. C’est créer de l’inattendu. Bref, s’autoriser à changer, c’est gagner en liberté.

Éditions La Martinière Jeunesse

Fiche technique

Titre A-t-on encore le droit de changer d’avis ?

Autrice : Blandine Rinkel

Édition – Collection : La Martinière Jeunesse – ALT

Genre : Non-fiction

Nombre de pages : 32

Date de parution : 13.01.2023

Âge : À partir de 15 ans

Prix : 3.50€

Mon avis

La collection ALT me tapait vraiment dans l’œil depuis son lancement aux éditions de La Martinière Jeunesse et des bons avis que je croisais souvent à son propos. Le principe ? De petits essais, très courts, qui s’emparent d’un sujet de société et invite les jeunes (entre 15 et 25 ans) à s’interroger sur ce monde qui change – tout cela à un prix imbattable et avec un format “cahier” qui se glisse partout. Bref, une idée de génie avec toutes les mutations que sont en train de connaître nos vies.

Telle est la question

Alors, A-t-on encore le droit de changer d’avis ?, c’est la question que pose Blandine Rinkel dans ce petit livre d’une trentaine de pages rempli de réflexions inspirantes. Dans un monde où il faut savoir de plus en plus tôt qui l’on est et ce que l’on veut, il est aussi primordial de savoir ce que l’on pense. Avoir un avis sur tout, et savoir le défendre. L’opinion est presque devenue une religion. Mais surtout, il faut que cette opinion soit tranchée. L’incertitude est devenue une faiblesse. On entend de plus en plus de réflexions poussées à l’extrême. Pour beaucoup, les choses sont toutes noires ou bien toutes blanches. Et si, moi, je ne sais pas ? Et si je me situe au milieu de tout ça ? Et si je pense que les choses sont grises ? Et si, après avoir débattu, m’être renseignée, avoir écouté et réfléchi… Et si je changeais d’avis ?

C’est le postulat que développe Blandine Rinkel, qui part d’une expérience personnelle pour nous entraîner vers le cœur du sujet. Et c’est très bien fait. Le format du livre est très attirant et pédagogique avec ces citations et phrases clefs qui pop et ressortent avec leur typographie différente et leurs couleurs flashy. L’autrice nous entraîne dans une vraie réflexion, à la frontière entre sociologie et philosophie, mais tout en restant toujours extrêmement accessible. Et si j’ai pu en venir à être un peu déçue que ça n’aille pas un peu plus loin, en ayant plus de matière, quitte à avoir un peu plus de pages à me mettre sous la dent, il ne faut pas oublier que je ne corresponds plus vraiment au “public cible” de la collection ALT – qui convient et ravit donc encore plus celles et ceux à qui elle est destinée.

What else ?

C’est donc une très bonne expérience, que je compte poursuivre dans les prochains mois grâce aux autres titres tout aussi alléchants que celui-ci :

En bref

En bref, A-t-on encore le droit de changer d’avis ? de Blandine Rinkel est un essai court et efficace qui défend le droit à l’incertitude et aux changements de directions. C’est une vraie réflexion qui nous pousse à nous interroger, et qui fait du bien par les temps qui courent. Alors, avec son prix réduit et sa taille fine, il n’y a aucune excuse pour ne pas foncer dessus !

Ma note

La citation

Tu sais regarder, même si on te regarde peu en retour. Et parfois, tu nous bouleverses sans prévenir. Le 19 septembre 2021, la géniale Michaela Coel, l’actrice et autrice de la série I May Destroy You, a reçu l’Emmy Award du meilleur scénario, c’est comme si son discours était pour toi :

”Écris les histoires qui te font peur, a-t-elle dit, écris les histoires qui te rendent incertain, inconfortable. Si tu l’oses. Dans un monde qui nous encourage sans cesse à parcourir les vies des autres pour mener la nôtre, un monde qui nous enjoint à être constamment visible – la visibilité paraît désormais équivalente au succès -, eh bien dans ce monde, n’aie pas peur de disparaître. D’entre nous. Pour un moment. Et vois, alors, ce qui te vient dans le silence.”

Chère incertitude, savoir que tu existes – sans bruits, sans flash – me rassure. Je t’entends dans la musique, je te retrouve dans les films, les séries, je discute avec toi quand je lis un livre. Ta présence m’aide à vivre mieux. Et je crois que nous sommes bien plus nombreux qu’il n’y paraît à réclamer ta présence dans nos vies. C’est l’incertitude qui nous charme, tout devient merveilleux dans la brume.

Blandine Rinkel, A-t-on encore le droit de changer d’avis ?

Le mot de la fin

Je me réjouis que des initiatives comme celles-ci naissent et contribuent à nous faire grandir ! Ne reste plus qu’à espérer qu’elles poursuivront sur cette voie !

Quelle est la dernière chose à propos de laquelle tu as changé d’avis ?

À bientôt pour un nouvel article !

Amandine Stuart

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